Felicia Abban, Sans titre, entre 1960 et 1970
Photographie • Courtesy Felicia Abban Estate • © Institut des arts et du savoir "ANO", Lokko Rd, Accra, Ghana
Anonyme, Portrait de Felicia Abban, décembre 1966
Photographie en noir et blanc • © akg-images / Africa Media Online / Baileys African History Archive
Certains diront qu’elle était prédestinée. Dès l’enfance, Felicia Abban (née Felicia Ansah en 1935) fréquente le studio photo de son père, dont elle devient l’assistante à l’adolescence. Après une brève expérience au sein du studio Bennett en Angleterre, elle revient dans son pays natal et s’installe vers 1956 à Accra, la capitale. Elle se marie à un homme d’affaires proche du parti au pouvoir et ouvre son propre studio dans le centre ville, « Mrs. Felicia Abban’s Day and Night Quality Art Studio », non loin de celui d’une autre grande figure de la photographie ghanéenne, James Barnor. Elle y réalise de nombreux portraits et se fait alors remarquer par Kwame Nkrumah, premier président de la République du Ghana, qui l’engage comme photographe privée. En parallèle, elle devient pigiste pour la Guinea Press Limited et couvre de nombreux événements, comme la visite de la reine Elizabeth II en 1961. Felicia Abban préside un temps l’Association des photographes professionnels du Ghana, puis prend sa retraite au début des années 2010. Elle est aujourd’hui âgée de 88 ans.
Si Felicia Abban a exercé comme photojournaliste et photographe privée du président du Ghana, ses archives personnelles sont avant tout constituées de portraits réalisés entre 1950 et 1970 ainsi que d’une multitude d’autoportraits réalisés dans son studio. Ces derniers, autrefois exposés dans la vitrine de son commerce, la montrent vêtue de robes qui mêlent les codes de la mode occidentale avec des tissus ghanéens. Ses clichés témoignent de l’atmosphère du Ghana au lendemain de son indépendance, pleinement tourné vers la modernité.
Felicia Abban, Sans titre, entre 1960 et 1970
Photographie • Courtesy Felicia Abban Estate • © Institut des arts et du savoir « ANO », Lokko Rd, Accra, Ghana
Son travail a été montré pour la première fois en 2017, à la galerie ANO à Accra, qui depuis œuvre à la reconnaissance de son œuvre à l’international. On a également pu admirer ses photographies en 2019 au pavillon du Ghana lors de la 58e Biennale de Venise, ou encore à l’occasion des 12e Rencontres africaines de la photographie à Bamako, au Mali. Un projet prévoit de prochainement transformer son studio d’Accra en musée pour conserver et diffuser plus largement son travail.
À lire
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Dirigé par Luce Lebart et Marie Robert
Éd. Textuel • 504 p. • 69 €
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