“Une peine de vingt-cinq ans d’emprisonnement” a été requise par le procureur contre l’opposant russe Vladimir Kara-Mourza dans un tribunal municipal de Moscou, rapporte ce 6 avril le site Meduza, établi à Riga, en Lettonie.

Cet homme de 41 ans compte parmi les opposants majeurs au président Vladimir Poutine vivant encore en Russie.

Il avait “été arrêté en avril 2022, pour avoir désobéi à la police. Depuis, il a aussi été accusé d’avoir diffusé ‘de fausses informations’ à propos de l’armée russe, d’avoir collaboré avec une organisation ‘indésirable’ et de s’être rendu coupable de trahison”, poursuit le site d’information russophone.

Cette arrestation était intervenue quelques heures seulement après une interview qu’il avait accordée à la chaîne américaine CNN, dans laquelle il avait accusé le gouvernement russe d’être un “régime de meurtriers”.

“Sanctions à la soviétique”

Meduza, tirant ces informations de l’avocate Maria Eismont, qui défend Vladimir Kara-Mourza, a fait savoir que l’opposant avait “perdu 17 kilos durant sa détention, qui dure déjà depuis un an. Un autre avocat de Kara-Mourza, Vadim Prokhorov, avait déjà indiqué que son client souffrait d’affections aux membres inférieurs, vraisemblablement liées à ses empoisonnements en 2015 et en 2017.”

Vladimir Kara-Mourza, qui était proche de l’opposant Boris Nemtsov, tué par balle près du Kremlin en 2015, et de Mikhaïl Khodorkovski, affirme en effet avoir subi deux empoisonnements commandités par le régime.

Le 13 mars dernier, jour de l’ouverture de son procès à huis clos, Vladimir Kara-Mourza avait signé dans The Washington Post une tribune intitulée : “Poutine planifie des sanctions à la soviétique pour ceux qui le critiquent”. Il y soutenait que “très peu de pratiques héritées de la répression soviétique des dissidents n’avaient pas été réinstaurées par le régime de Vladimir Poutine en Russie”, et qu’une de plus était sur le point de faire son retour : la déchéance de nationalité.