Les sirènes ont retenti toute la nuit de jeudi à vendredi aux alentours de la bande de Gaza, alors que l’armée israélienne lançait une nouvelle opération contre le Hamas, accusé de “violer la sécurité” de l’État hébreu, rapporte The Times of Israel. “Deux tunnels” et “deux sites de fabrication d’armes” ont été détruits par les missiles de Tsahal, suscitant une réponse immédiate du Hamas avec plusieurs tirs de roquettes en direction d’Israël.

Alors que les opérations se poursuivaient vendredi matin à Gaza avec une succession d’attaques et de ripostes, elles s’étendaient également au Liban, faisant craindre au New York Times “une confrontation plus large, sur plusieurs fronts”. Selon Ha’Aretz, “l’attaque [israélienne] s’est produite au sud de la ville libanaise de Tyr, à proximité du camp de réfugiés palestiniens de Rashidieh”. Aucune victime n’a été signalée du côté libanais, précise le quotidien.

Les frappes israéliennes sont décrites par Tsahal comme des opérations de représailles, après qu’une “salve de roquettes de type Katioucha” a été tirée jeudi après-midi “à partir du Liban-Sud, où le Hezbollah possède une influence considérable”, écrit L’Orient-Le Jour.

“Indignation”

“Ces tirs de roquettes transfrontaliers seraient les plus importants depuis 2006, quand Israël menait une guerre sanglante contre les militants du Hezbollah, le parti politique et groupe armé le plus puissant du Liban”, observe The Washington Post. Sur la trentaine de roquettes tirées, six ont atterri sur le territoire de l’État hébreu, faisant un blessé, tandis que les autres ont été interceptées par la défense antiaérienne.

L’attaque n’a pas été revendiquée, “mais un porte-parole de l’armée israélienne en a attribué la responsabilité à la branche libanaise du Hamas palestinien” ou au Jihad islamique, qui auraient agi avec la complicité de l’Iran, rapporte Al-Jazeera. Selon Tsahal, le Hezbollah – qui a nié toute implication – ne serait pas à l’origine des tirs, mais aurait donné son feu vert.

L’offensive est intervenue “alors que les tensions augmentent” dans la région, relève la BBC. “Les actions de la police israélienne, qui a fait irruption ces deux dernières nuits dans la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem – troisième lieu saint de l’islam –, provoquant de violentes échauffourées avec les Palestiniens”, ont suscité “l’indignation” dans le monde arabe et à l’ONU, écrit la radiotélévision britannique.

“Aggravation des tensions”

La Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), déployée dans le sud du Liban pour veiller au maintien de la trêve entre Israël et le Liban – techniquement toujours en guerre – a jugé la situation “extrêmement sérieuse” et a appelé “à la retenue et à l’évitement d’une escalade supplémentaire”. Une inquiétude partagée par le gouvernement libanais, qui a exhorté la communauté internationale à “faire pression sur Israël pour arrêter l’escalade”.

Mais loin de la pause espérée, l’État hébreu a choisi la riposte et une “aggravation des tensions”, déplore El País. Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, avait annoncé la couleur dès l’ouverture d’une réunion du cabinet restreint de sécurité, jeudi soir à Tel-Aviv : “Nous frapperons nos ennemis, et ils paieront le prix de chaque agression.”

Les vives tensions des derniers jours s’inscrivent dans un contexte général d’“aggravation des violences dans la région”, souligne The Wall Street Journal. “Les trois derniers mois ont vu une multiplication des bains de sang en Cisjordanie occupée, avec la mort d’au moins 88 Palestiniens – militants armés et civils. Au moins 15 Israéliens ont été tués dans des attaques palestiniennes sur la même période.”