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Des milliers d'écoles restent encore fermées en Afrique

11 avril 2023

L'Unicef et le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) invoquent l'insécurité. L'ONG NRC ajoute que les Etats africains investissent peu dans l'éducation.

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Cette photo prise le 5 mars 2015 montre une vue des salles de classe brûlées d'une école à Chibok, dans le nord-est du Nigeria, où les combattants islamistes de Boko Haram ont capturé 276 adolescents dans la soirée du 14 avril 2014
Selon Tom Peyre-Costa du Conseil norvégien pour les réfugiés, l’éducation en Afrique est soumise à une crise sécuritaire et n’est pas une priorité des Etats et par la communauté internationale Image : Getty Images/AFP/S. Aghaeze

Alors que des millions d’élèves vont retrouver le chemin des classes après les congés de Pâques, des milliers d’enfants du Burkina Faso, du Mali, du Niger, du Cameroun, de la Centrafrique, de la RDC, du Tchad, du Nigeria doivent rester chez eux, selon un communiqué du Conseil norvégien pour les réfugiés.

Selon cette ONG, près de la moitié des écoles fermées en Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale se trouvent au Burkina Faso. Plus de six mille écoles sont ainsi fermées depuis mai 2022.

Tom Peyre-Costa, conseiller régional Afrique centrale et de l’Ouest du Conseil norvégien pour les réfugiés dit sur la DW que "le Burkina Faso est le mauvais élève parmi les mauvais élèves quand on parle d’éducation".  

"Le Burkina Faso est le mauvais élève parmi les mauvais élèves" (Tom Peyre-Costa)

Il ajoute : "et c’est évidemment la condition sécuritaire du pays qui a engendré cela. On aussi le cas d’occupation d’écoles par des familles déplacées qui ont dû fuir leurs villages."

Des milliers d’enfants privés d’éducation

Des pays touchés par les attaques djihadistes comme le Nigeria, avec une centaine d’écoles, le Mali plus d’un millier d’écoles, le Niger plus de 800 doivent aussi voir des milliers d’enfants privés d’éducation, selon le Conseil norvégien pour les réfugiés.

 Au Niger, la grande majorité des écoles fermées se trouvent dans la région de Tillabéry, au niveau de la zone des trois frontières avec le Mali et le Burkina Faso.

 Des écoles pour enfants déplacés existent par exemple au Niger mais c’est une réponse temporaire et d’urgence, selon Dorothée Thienot, spécialiste communication à l’Unicef au Niger.

"Ce qu’on voudrait, explique-t-elle sur la DW, c’est que sur le plan national, interne, il y ait une mobilisation des ressources et davantage de travail de prévention aux urgences, et notamment dans les zones qui ne sont pas encore touchées par l’insécurité. Faire en sorte que les enfants, comme les enseignants, soient préparés aux risques qu’ils peuvent courir."

Les enfants déplacés au Niger n'ont pas renoncé à leur éducation, malgré les insurrections de Boko Haram et d'Al-Qaïda dans le sud et l'ouest du pays
Au Niger, plus de 800 écoles sont fermées, privant, selon l'Unicef Niger, plus de 70.000 enfants d’éducation Image : Gazali Abdou/DW

Selon l’Unicef Niger, on compte encore 36.000 écoles paillotes au Niger. Et il faut construire trois mille classes par an, préconise l’organisation.

Des kalachnikovs remplacent les cris des écoliers

Dans ces fermetures d’écoles, l’Afrique centrale doit aussi relever le défi de l’éducation pour tous.  Plus de trois mille écoles fermées au Cameroun, un peu moins de la moitié en RDC aussi des enfants affectés au Tchad et en Centrafrique.

Comme en Afrique de l’Ouest, le manque d’investissement dans l’éducation est en cause, selon Tom Peyre-Costa du Conseil norvégien pour les réfugiés. Il indique aussi que l’insécurité favorise la fermeture d’écoles.

"Dans les pays d’Afrique centrale, poursuit Tom Peyre-Costa, c’est bien souvent le bruit des kalachnikovs qui a remplacé les cris de joie des enfants dans les écoles." 

A Ouallam, des enfants déplacés accèdent à l'instruction

Outre la privation d’écoles, les enfants doivent faire face au manque de nourriture. Selon l’Unicef, dix millions d’enfants sont menacés par l’insécurité alimentaire dans le Sahel central, c’est-à-dire le Niger, le Mali et le Burkina Faso.