À l’heure où la Terre se réchauffe, les arbres comptent parmi nos meilleurs alliés face au changement climatique. Pour les aider à mieux capter le carbone dans l’atmosphère, Mickaël Esnault, Romain Buché et Jean-Baptiste Tissier, trois entrepreneurs, ont décidé de lancer, il y a un an, Ma grande forêt.
Puits de carbone
Les trois hommes sont partis d’un constat : le numérique pollue. « On estime qu’un salarié du tertiaire émet 400 kg de CO² par an, et qu’un hectare de forêt peut en capturer environ 4,8 tonnes », dénombre Thibaut Vigin, associé aux cofondateurs de Ma grande forêt.
De là, l’idée d’accompagner les entreprises pour leur permettre de compenser leurs émissions de gaz à effet de serre est née. « Nous souhaitons entretenir des espaces forestiers et les agrandir. Nous voulons aussi protéger des écosystèmes avec l’aide d’entreprises. Ainsi, nous achetons des forêts, sans visée commerciale, avec un plan d’entretien sur vingt ans pour en faire des puits de carbone « , présente-t-il.
Ensuite, des parcelles de bois, d’une surface minimale d’un hectare, sont proposées au parrainage aux entreprises dans une démarche entièrement volontaire. Leurs profils sont très divers, du cabinet d’avocats au Crédit Mutuel d’Anjou, en passant par la filière numérique.
« Ce n’est pas du greenwashing (techniques utilisées par un marque pour se donner une image plus respectueuse de l’environnement, ndlr). On a beaucoup d’échanges avec les potentiels parrains, et on vérifie qu’une vraie démarche de responsabilité sociétale des entreprises existe « , précise-t-il.
Sept forêts en un an
Depuis sa création, l’entreprise a déjà acheté sept forêts, pour une surface de 106 hectares, partout en France. « Nous sommes davantage implantés dans l’Ouest et le Sud-ouest », énumère-t-il. Deux bois sont aussi situés en Île-de-France, l’un près d’Étampes (Essonne), et l’autre à Cannes-Écluse.
« C’est une parcelle de 26 hectares, acquise en décembre 2022. Actuellement, elle a un parrain, une entreprise bordelaise travaillant dans l’événementiel disposant de bureaux à Paris « , poursuit-il. Il ne s’agit toutefois pas de se porter acquéreur de n’importe quelle parcelle de bois.
« On rachète à des propriétaires privés des parcelles souvent mal entretenues, et qui ont donc une mauvaise captation de CO². Nous vérifions seulement que l’entretien reste possible et que nous ne soyons pas trop loin d’une grande ville « , explique-t-il.
Reste que la recherche de parcelles à vendre peut être un chemin semé d’embûches. « C’est parfois compliqué, car il y a la concurrence de ceux qui souhaitent exploiter les forêts », souligne-t-il.
Proximité
L’intérêt d’une certaine proximité avec les grandes agglomérations est double pour Ma grande forêt. « Nous voulons que nos forêts soient à moins de 100 km des sièges des entreprises. Ainsi, elles peuvent organiser des visites, pour que les salariés les découvrent et se saisissent du sujet « , souligne Thibaut Vigin.
Des journées de sensibilisation sont également organisées. » Nous avons une offre de formation, pour apprendre à réaliser son bilan carbone, des ateliers sur le climat ou encore sur la biodiversité « , liste-t-il. L’entreprise compte bien s’enraciner dans le domaine et vise 500 hectares en 2027.
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