Lorsque la Cour suprême américaine a légalisé, il y a huit ans, le mariage homosexuel sur l’ensemble du territoire américain, les conservateurs ne savaient plus à quel saint se vouer.

Ce jugement de la plus haute juridiction américaine est, en effet, venu “leur ôter leur principal cheval de bataille, celui qui leur permettait de galvaniser leur base et de mobiliser leurs plus gros donateurs”, souligne The New York Times.

Ils se sont donc mis en quête d’une nouvelle cause, et aujourd’hui “les efforts qu’ils déploient pour restreindre les droits des personnes transgenres partout où ils le peuvent ont supplanté ceux jadis déployés contre les unions homosexuelles”.

Campagne anti-trans

Cette nouvelle quête a permis aux conservateurs “de revigorer tout un réseau d’organisations conservatrices, de multiplier les levées de fonds et même d’imposer leur ligne d’action dans les conseils scolaires et les assemblées des différents États”, poursuit le quotidien new-yorkais.

Et cette véritable “campagne anti-trans” s’est encore accélérée après que Donald Trump a quitté la Maison-Blanche. Depuis, au moins 20 États américains dont les législatures sont dominées par les républicains ont voté des lois anti-trans.

Dans un second article, le New York Times souligne que rien que ces trois derniers mois 10 États ont passé des lois interdisant aux mineurs l’accès aux soins de transition sexuelle, le dernier en date étant le Kentucky. Ces lois interdisent notamment “les bloqueurs de puberté, la thérapie hormonale et la chirurgie pour les enfants de moins de 18 ans”.

“Visibles et vulnérables à la fois”

Et la question trans va très certainement s’inviter dans la campagne électorale en vue de la présidentielle de novembre 2024, souligne le journal.

Les deux candidats pour l’instant les mieux placés dans le camp républicain, Donald Trump et l’actuel gouverneur de Floride, Ron DeSantis, qui, s’il n’est pas encore officiellement dans la course, pourrait sous peu annoncer sa candidature à l’investiture républicaine, “ont tous deux férocement soutenu des mesures anti-trans”.

Environ 1,3 million d’adultes et quelque 300 000 mineurs s’identifient comme transgenres aux États-Unis, rappelle le New York Times. Le fait qu’ils se retrouvent au cœur de la dernière bataille en date des “guerres culturelles” les place dans une position unique, celle d’être “à la fois de plus en plus visibles et de plus en plus vulnérables”.