Décryptage

En Europe, les températures augmentent deux fois plus vite qu’ailleurs

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Le Vieux con­ti­nent est loin d’être épargné par les effets délétères du change­ment cli­ma­tique. L’année 2022, en par­ti­c­uli­er, a bat­tu une triste et longue série de records.

On s’en doutait déjà mais les chiffres le con­fir­ment : 2022 a été une année hors-normes en Europe, avec des dérè­gle­ments cli­ma­tiques de grande ampleur relevés par le pro­gramme européen de sur­veil­lance spa­tiale Coper­ni­cus. Dans son «État du cli­mat européen» pub­lié ce jeu­di, il con­state que le Vieux Con­ti­nent est celui qui se réchauffe le plus vite de tous. La tem­péra­ture moyenne relevée ces cinq dernières années atteint déjà +2,2°C par rap­port à l’ère préin­dus­trielle — c’est deux fois plus que la moyenne mon­di­ale.

Plusieurs mois de l’année 2022 ont affiché des tem­péra­tures beau­coup plus élevés que la moyenne 1991–2020 © Coper­ni­cus

Si 2022 se classe au deux­ième rang des années les plus chaudes (après 2016), l’été est le plus tor­ride jamais enreg­istré en Europe. Les vagues de chaleur n’ont épargné aucun pays et le mer­cure a même atteint 40°C pour la pre­mière fois au Roy­aume-Uni. Coper­ni­cus souligne égale­ment la mul­ti­pli­ca­tion des vagues de chaleur marines avec des tem­péra­tures records relevées à la sur­face des océans (la Méditer­ranée tout par­ti­c­ulière­ment). Le coup de chaud n’a pas épargné les Alpes, entraî­nant une fonte recorde des glac­i­ers, équiv­a­lente à 3,5 mètres de pro­fondeur et 5 km³ de glace. Coper­ni­cus rap­pelle que l’augmentation con­tin­ue des journées de «stress ther­mique» con­stitue un dan­ger pour la san­té humaine.

Niveau moyen des pré­cip­i­ta­tions en 2022, par rap­port à la moyenne sur 1991–2020 © Coper­ni­cus

La hausse des tem­péra­tures, con­juguée à de très faibles pré­cip­i­ta­tions, a plongé le con­ti­nent dans une sécher­esse général­isée. 2022 a ain­si été l’année la plus sèche jamais enreg­istrée avec 63% des cours d’eau en dessous des niveaux moyens. Ce cock­tail délétère a eu de nom­breuses con­séquences dont la plus vis­i­ble depuis l’espace est l’embrasement des forêts. Coper­ni­cus estime que 900 000 hectares de forêts sont par­tis en fumée cet été, provo­quant au pas­sage un pic d’émissions esti­vales jamais vu depuis 15 ans. L’Organisation météorologique mon­di­ale pub­liera en fin de semaine son bilan 2022 pour le monde, dont les con­clu­sions s’annoncent assez proches.