Publicité
Enquête

Quand les entreprises brisent le tabou de la violence conjugale 

Contenu réservé aux abonnés

Face à l'ampleur et la résonance de ce fléau dans la société, les employeurs sont poussés à s'en saisir et à accompagner leurs salariés victimes. Mais le sujet relève de la sphère privée et n'est pas facile à appréhender par les entreprises.

Selon la Fondation Agir contre l'exclusion (Face), deux salariées sur dix déclarent subir ou avoir subi des violences conjugales et 55 % disent que cela affecte leur travail.
Selon la Fondation Agir contre l'exclusion (Face), deux salariées sur dix déclarent subir ou avoir subi des violences conjugales et 55 % disent que cela affecte leur travail. (iStock)

Par Marion Kindermans

Publié le 12 avr. 2023 à 07:00Mis à jour le 12 avr. 2023 à 07:22
Réservé à nos abonnés

A quarante-trois ans, Sophie, commerciale dans une entreprise pharmaceutique, ne laisse rien filtrer de ce qu'elle vit à la maison. Et pourtant, le bureau est le seul endroit où elle se sent en sécurité, à l'abri des coups de son conjoint. Son manager le sent mais, démuni, ne dit rien. Jusqu'au jour où son compagnon fait irruption dans le hall de l'entreprise en la menaçant. Depuis, un agent de sécurité l'accompagne jusqu'au parking, ou la fait sortir par la porte de derrière. Epaulée par le service RH, elle s'est décidée il y a quelques semaines à porter plainte.

C'est parce qu'elle a été elle-même victime de violence, allant jusqu'à une tentative de strangulation par son compagnon, que Yaël Jacquey-Dehaese, cinquante ans, chef de projet RSE à la Société Générale, a pris le sujet à bras-le-corps au sein de la banque. Lorsque le drame intervient il y a trois ans, cette blonde énergique, engagée dans l'égalité homme-femme, écope de huit jours d'arrêt de travail. Sans hésiter, elle met au courant ses collègues. « L'entreprise a très bien réagi, mais elle ne savait pas qu'elle pouvait faire plus et moi non plus. J'aurais, par exemple, eu besoin de voir une assistante sociale, de souffler quelques jours, d'avoir une aide financière temporaire pour un accompagnement juridique ou psychologique », analyse-t-elle.

Ce contenu est réservé aux abonnés Access et Premium

Analyses économiques et 100% des articles Patrimoine : l’offre Access est faite pour vous !

    Je débloque l'articleDéjà abonné ? Connectez-vous

    Nos Vidéos

    xx0urmq-O.jpg

    SNCF : la concurrence peut-elle faire baisser les prix des billets de train ?

    xqk50pr-O.jpg

    Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

    x0xfrvz-O.jpg

    Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

    Publicité