Harry Belafonte, chanteur américain et défenseur des droits civiques, est mort

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Harry Belafonte, chanteur américain et défenseur des droits civiques, est mort

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Harry Belafonte, vêtu d'une chemise rayée, dans un studio d'enregistrement, vers 1957.
Harry Belafonte, vêtu d'une chemise rayée, dans un studio d'enregistrement, vers 1957.
© Getty - Hulton Archive

Grand chanteur afro-américain surnommé "le roi du calypso", Harry Belafonte s'était illustré dans la lutte pour les droits civiques. Il est mort mardi à New York à l'âge de 96 ans.

Quand on écoute sa musique, difficile de ne pas rester scotché par la justesse et la douceur de sa voix, comme dans "Try to Remember". Harry Belafonte, surnommé "le Roi du Calypso" et défenseur des droits civiques, est mort mardi à 96 ans. Sa carrière musicale a été prolifique : parmi ses morceaux les plus célèbres, on peut citer "Day-O (The Banana Boat Song)", "Matilda", "Jamaica Farewell". Harry Belafonte était ami de Martin Luther King et l'un de ses premiers soutiens dans la lutte pour les droits civiques aux États-Unis.

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Une voix envoûtante

Henry Belafonte est né à Harlem, un quartier de New York, en 1927. Sa mère est jamaïcaine, son père martiniquais. Il débute sur les planches du club de jazz Royal Roost, sur Broadway. Sa carrière explose grâce à sa performance dans une comédie musicale, John Murray Anderson’s Almanac. Son enfance passée en Jamaïque l’influencera tout au long de sa carrière. C’est la-bas qu’il découvre le calypso, cette musique aux influences ouest-africaine née dans les carnavals de Trinité-et-Tobago.

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Le chanteur américain et militant des droits civiques Harry Belafonte se produit à Paris, le le 24 septembre 1988.
Le chanteur américain et militant des droits civiques Harry Belafonte se produit à Paris, le le 24 septembre 1988.
- AFP

Un morceau va faire d’Henry Belafonte une grande star de la chanson : le titre "Day-O (The Banana Boat Song)", puis l’album paru l’année suivante en 1956 "Calypso". Cet album devient le premier dans l’histoire à se vendre à plus d’un million d’exemplaires. Harry Belafonte était aussi acteur : il a joué dans près d'une vingtaine de films et de téléfilms. Le dernier étant "BlacKkKlansman : J'ai infiltré le Ku Klux Klan", de Spike Lee, en 2018.

Soutien de Martin Luther King

Henry Belafonte est précurseur. Il incarne au cinéma la lutte contre la ségrégation raciale. Le chanteur se mue acteur, il devient le premier comédien noir à jouer dans un film une histoire d’amour avec une actrice blanche, dans "Une île au soleil" de Robert Rossen. Le chanteur est aussi aussi le premier Afro-Américain à produire un show télévisé et à remporter un Emmy award, en 1959. Mais être un symbole ne lui suffit pas. Henry Belafonte veut s’engager. Il finance une campagne pour les droits civiques et devient un proche de Martin Luther King. Le 28 août 1963, il participe à la Marche sur Washington pour l’emploi et la liberté. Il est tout près du pasteur quand ce dernier prononce son célèbre discours "I have a dream".

"Lorsque les gens pensent au militantisme, ils pensent toujours que ça implique des sacrifices, mais j'ai toujours considéré cela comme un privilège et une opportunité", affirmait-il en 2004 lors d'un discours à l'université Emory. En 1963, il lève 50.000 dollars pour que Martin Luther King sorte de prison, à une époque où les artistes empochent des revenus confortables. Dans un entretien au New York Times en 2001, il raconte les raisons de son engagement : "La colère est un carburant nécessaire. La rébellion est salutaire."

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Opposé à la guerre en Irak

Il passe du temps en Afrique, notamment au Kenya, et milite contre l'apartheid en Afrique du Sud. En 1988, il dédie son dernier album "Paradise in Gazankulu" à cette cause. Il est l'initiateur de la chanson "We are the World" chanté en 1985 par 45 artistes américains rassemblés pour récolter des fonds pour lutter contre la famine en Ethiopie.

Après s'être opposé à la guerre en Irak, il a accusé, en 2006, le président George W. Bush d'être un "terroriste", ne valant pas mieux, selon lui, qu'Oussama ben Laden. Il prend aussi des positions controversées, se fâchant avec les héritiers de Martin Luther King qui critiquent notamment son admiration pour le Vénézuélien Hugo Chavez, ou reprochant en 2012 au richissime couple noir Jay Z et Beyoncé d'avoir "tourné leur dos aux responsabilités sociales".

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