En janvier dernier, Sonia Souid, une agente très influente dans le monde du football avait dénoncé le comportement sexiste de l’ancien président de la Fédération française (FFF), Noël Le Graët. Elle avait notamment expliqué qu’il lui avait fait comprendre que si elle voulait de l’aide de sa part, « il fallait passer à la casserole ». À travers une enquête, le magazine « So Foot » avait également fait état de comportements déplacés de la part de celui qui a récemment démissionné de son poste de président de la FFF. France Inter avait d’ailleurs révélé que « plusieurs femmes » avait dénoncé l’attitude de Noël Le Graët à leurs égards. Sonia Souid était la seule femme à avoir témoigné à visage découvert et elle envisageait de porter plainte contre l’ancien patron de la FFF. La nomination de ce dernier à la direction du bureau parisien de la Fifa l’avait ainsi mise en colère.

Une mise à pied abusive ?

Ce jeudi 27 avril, c’est l’ancienne directrice générale de la FFF, Florence Hardouin qui a décidé de porter plainte pour harcèlement moral et sexuel contre Noël Le Graët selon une information du Monde, confirmée par l’AFP. Le mardi 18 avril dernier, elle avait été entendue « en qualité de victime » par les enquêteurs de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) dans le cadre de l’enquête préliminaire du parquet de pour « harcèlement sexuel et moral » visant Noël Le Graët. D’après Margaux Matthieu, l’avocate de Florence Hardouin, sa cliente devrait être « réentendue en fin d’enquête pour évoquer plus en détail les dysfonctionnements de la FFF et la responsabilité de ses dirigeants ».

Alors qu’elle exerçait en tant que directrice générale de la FFF depuis 2013, Florence Hardouin avait été licenciée à titre conservatoire pour faute grave le 11 janvier dernier, à l’issue d’un comité exécutif fédéral ayant acté par ailleurs la mise en retrait de Noël Le Graët. Finalement, la FFF avait renoncé à sa mise à pied pour faute grave. D’après son avocate, elle avait été licenciée « pour des motifs totalement fallacieux, notamment le fait de ne pas avoir mis en place les outils pour lutter contre le harcèlement sexuel au sein de la FFF ». Florence Hardouin avait donc saisi, fin mars, le Conseil des prud’hommes de Paris pour « obtenir la nullité de son licenciement, ainsi que des dommages et intérêts pour réparer le préjudice », dont la somme s’élèverait à 2,5 millions d’euros.

Selon l’ancienne direction générale de la FFF, sa mise à pied était en lien avec des propos qu’elle avait tenus lors de son audition par les inspecteurs de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR), dans laquelle elle dénonçait des « propos rabaissants, humiliants et sexistes de Noël Le Graët. La Fédération française de football et Florence Hardouin sont maintenant convoqués le 1er juin prochain.