Pourquoi des "Amazones" combattirent-elles notre armée coloniale ?

"Les amazones du roi du Dahomey traversant un marécage en marche'', extrait de "The Graphic. Un journal hebdomadaire illustré", volume 42,1890. ©Getty - Heritage Images
"Les amazones du roi du Dahomey traversant un marécage en marche'', extrait de "The Graphic. Un journal hebdomadaire illustré", volume 42,1890. ©Getty - Heritage Images
"Les amazones du roi du Dahomey traversant un marécage en marche'', extrait de "The Graphic. Un journal hebdomadaire illustré", volume 42,1890. ©Getty - Heritage Images
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Quel rôle les "Minos", femmes-soldats du Dahomey (actuel Benin), ont-elles eu lors des affrontements avec les troupes coloniales ?

Vous avez peut-être vu le film "the Women King", sorti en septembre 2022. Il s'agit d'un film d'aventure, une fiction "tirée d'une histoire vraie" comme disent les cinéastes pour attirer le public. Elle évoque l'histoire des femmes-soldats du Dahomey (l'actuel Benin) que les Français surnommèrent à la fin du XIXe siècle les Amazones.

L'historienne Hélène d'Almeida-Topor a raconté leur histoire en recueillant les souvenirs des dernières représentantes de ce corps de troupe. Il a été fondé au début du XVIIIe siècle par Tasi Hangbè, la reine du Dahomey. Au départ, ces guerrières n'avaient pas de nom. Pour le peuple, elles étaient simplement « Mi no », ce qui signifiait « nos mères » dans la langue locale.

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Les pratiques des "Minos"

Au XIXe siècle, elles étaient reconnaissables par leur uniforme. De longues tuniques bleues ceinturées à la taille, sur un pantalon bouffant. Leur crâne était rasé et surmonté d’un petit bonnet blanc brodé d’un caïman. Les Minos possédaient leur propre drapeau, leurs insignes et leur fanfare. Elles cultivaient leur réputation redoutable en s’entraînant quotidiennement pour renforcer leur musculature, et en limant leurs ongles en pointe qu’elles faisaient durcir avec de l’urine de bœuf. Quand elles s’emparaient d’un ennemi, elles le décapitaient et s’empressaient de brandir sa tête tranchée comme trophée.

Les Minos, qui faisaient partie de la garde royale, étaient recrutées en général au début de l'adolescence. Elles devaient consacrer toute leur vie au métier des armes, ce qui les condamnait au célibat. Leur entraînement quotidien était très éprouvant et se doublait d’un conditionnement psychologique et religieux, exercé dans un climat de dévotion complète à la personne du roi.

Les affrontements avec les troupes coloniales débutèrent lors de la première guerre franco‑dahoméenne, qui dura du 21 février au 3 octobre 1890. (...)

Bibliographie :

50 min
Le Cours de l'histoire
59 min

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