Sur fond de théorie du complot, la majorité suédoise ne tient plus qu’à un fil

« Mme Widding fait preuve d’un mépris du savoir qui ne sied pas à un membre du Parlement. Il est grave de soutenir des théories du complot sur le climat, les vaccins et l’Holocauste. Elle doit maintenant montrer qu’elle défend la science », a écrit M. Persson sur Twitter. [Shutterstock/Jarretera]

La coalition au pouvoir ne compte plus qu’un seul siège d’avance après la démission, lundi (1er mai), de la députée suédoise des Démocrates de Suède (extrême droite), Elsa Widding, à la suite des vives critiques suscitées par sa participation à une conférence sur les théories du complot.

Elsa Widding a récemment assisté à une conférence réunissant des opposants notoires aux vaccins, des négationnistes du changement climatique et des relativistes de l’Holocauste, ce qui lui a valu de vives critiques, notamment de la part du ministre libéral de l’Éducation, Mats Persson.

« Mme Widding fait preuve d’un mépris du savoir qui ne sied pas à un membre du Parlement. Il est grave de soutenir des théories du complot sur le climat, les vaccins et l’Holocauste. Elle doit maintenant montrer qu’elle défend la science », a écrit M. Persson sur Twitter.

Elsa Widding a déjà été critiquée pour sa position sur les questions climatiques et a déjà déclaré qu’il n’y avait aucune preuve scientifique que le monde était en crise climatique.

« La limite a été franchie, je quitte les Démocrates de Suède », a-t-elle écrit sur Twitter.

Elle a déclaré qu’elle avait fait l’objet d’une campagne de diffamation de la part d’éminents représentants du parti libéral et que son parti ne l’avait pas défendue.

« J’aurais attendu de mon parti qu’il prenne ses distances par rapport à ces attaques méprisables dont les principaux représentants des libéraux se sont rendus coupables. Ils m’accusent de soutenir ceux qui nient ou minimisent le terrible génocide de six millions de Juifs », a déclaré Mme Widding dans la vidéo YouTube qu’elle a partagée sur Twitter avant de démissionner.

Le parti de Mme Widding, les Démocrates de Suède, ne fait pas partie de la coalition au pouvoir en Suède — composée du Parti modéré, des Libéraux et des Chrétiens démocrates — mais il offre le soutien nécessaire au gouvernement de centre droit du Premier ministre Ulf Kristersson en échange de la mise en œuvre de sa politique, notamment en matière d’immigration.

Avec le départ de Mme Widding, la base de soutien du gouvernement suédois au Parlement se réduit puisque les quatre partis signataires de l’accord de coalition ne disposent plus que de 174 sièges (contre 173 pour l’opposition), le député modéré Kjell Jansson, en congé de maladie après un scandale d’extorsion, n’ayant pas encore été remplacé.

Toutefois, Mme Widding a déclaré qu’elle avait l’intention de voter dans le sens des Démocrates de Suède lors des prochains votes importants, selon Linda Lindberg, députée des Démocrates de Suède.

« Nous respectons la décision d’Elsa, mais nous regrettons en même temps qu’elle ait choisi cette voie. Selon la voix collective forte du parti, nous espérons qu’Elsa choisira de laisser son siège au Parlement en faveur de quelqu’un qui représente les Démocrates de Suède », a écrit Mme Lindberg dans un communiqué.

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