Tarbes. "Je te plante" : il frappe sa compagne avec un tournebroche

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  • L'affaire a été jugée mardi au tribunal de Tarbes.
    L'affaire a été jugée mardi au tribunal de Tarbes. NR - LAURENT DARD
Publié le , mis à jour

l'essentiel Un homme a été condamné à 2 ans de prison dont 11 mois avec sursis pour avoir notamment porté des coups sur sa compagne avec un tournebroche. 

De mémoire de magistrate, l'expérimentée Élisabeth Gadoullet confie que c'est la première fois qu'elle voit, dans un dossier de violences conjugales, l'utilisation d'un tournebroche comme arme. Ce qui fera notamment dire à Julien Michel, vice-procureur, que cette affaire "sort du lot". Il relève en effet "la rapidité des faits de violence dans la relation".

Sébastien et Sylvie étaient en couple depuis seulement 1 mois. Ils se sont connus en jouant à la belote en ligne. C'est le début d'une histoire qui fend le cœur. Sébastien a quitté Metz pour s'installer chez Sylvie, à Lannemezan. Rapidement, la situation devient invivable jusqu'au double épisode des 25 et 26 août 2022 dont les deux protagonistes donnent des versions différentes. Le 25 août, ils jouent, à la belote en ligne, chacun sur leur ordinateur, au domicile de Sylvie. Cette dernière reproche à Sébastien de jouer avec des filles et se lève, et ferme l'écran de Sébastien. Ce dernier s'énerve, il saisit l'ordinateur de Sylvie ainsi que son mobile et les casse tous les deux. Le lendemain, selon la version de Sylvie, "qui n'a jamais varié dans ses déclarations", rappelle la présidente Gadoullet, une nouvelle altercation éclate dans le couple. Sébastien veut une relation alors que Sylvie fait la cuisine. Elle refuse. Il lui met alors un couteau sous la gorge et lui dit : "Je te plante". Sylvie confie avoir eu "la peur" de sa vie. Mais il ne s'arrête pas là. "Il prend le tourne-broche et me pique au ventre avec, puis il me tape sur les fesses avec", raconte Sylvie. Les gendarmes retrouveront au domicile un tourne-broche complètement tordu, témoignant de la violence des coups portés par Sébastien.

Fracture du coude suite à une clef de bras

Et ce n'est toujours pas fini. Sylvie a trouvé refuge sur le balcon et fume une cigarette. Sébastien vient la chercher. Elle l'invite à "aller se faire f......". Sébastien lui fait alors une clef de bras et lui fracture le coude. Grand seigneur, Sébastien propose à plusieurs reprises à Sylvie de l'emmener à l'hôpital. "J'ai dit non, je ne pensais pas que c'était si grave", explique Sylvie. Elle aura une ITT de 21 jours. Ce n'est que le 3 septembre, que, sur les conseils de sa mère, Sylvie appelle les gendarmes. Elle se sent ensuite coupable quand il est incarcéré. "C'est un garçon que j'aimais beaucoup. Il en a bien profité. Si je lui ai permis de m'écrire et de me téléphoner, c'était pour le sauver, qu'il arrête de boire et suive une thérapie pour la violence".Harcelée de coups de fil et d'insultes par Sébastien depuis sa prison, Sylvie veut désormais ne plus avoir affaire à lui. "Je veux qu'il paye et me laisse tranquille". 

Me Corsini, conseil de Sébastien, plaide "la réitération de la violence qu'il a connue enfant". Elle relève la relation "particulière" entre lui et Sylvie. Elle ajoute qu'il a "un bon comportement en détention et est réadaptable". Le tribunal a condamné Sébastien, à titre principal, à 2 ans dont 11 mois avec un sursis probatoire renforcé pendant 24 mois, avec notamment, une obligation et une interdiction d'entrer en contact avec la victime. Le tribunal a délivré un mandat de dépôt à l'audience. Le prévenu devra, en outre, verser 500€ de dommages et intérêts à Sylvie au titre du préjudice moral. 

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