Printemps de Bourges : Simon, Ringer, Monnet et les autres

Que retenir de cette 38e édition qui vient de se terminer ? La chaleur nouvelle d'Emilie Simon, la sensualité de Catherine Ringer, la maîtrise de Jeanne Cherhal, la métamorphose de Franck Monnet…

Par Valérie Lehoux

Publié le 28 avril 2014 à 07h25

Mis à jour le 08 décembre 2020 à 05h13

Le 38e Printemps de Bourges s'est refermé dimanche 27 avril 2014, sur un taux de remplissage de 92% et plus de 290 000 spectateurs. Impossible de raconter les 178 concerts qui y ont eu lieu (sans compter le « off »)... Mais voici ce qu'on en retiendra.
 

Emilie Simon. © Jean-Philippe Robin

Emilie Simon. © Jean-Philippe Robin

Catherine Ringer sur scène au Printemps de Bourges. © Christian Pénin

Catherine Ringer sur scène au Printemps de Bourges. © Christian Pénin

Julien Doré. © Jean-Philippe Robin

Julien Doré. © Jean-Philippe Robin

La plus grande : Anne Sylvestre
Eh bien oui, bien sûr... Vingt huit ans après sa dernière venue au Printemps, dans un théâtre Jacques Cœur plein comme un œuf (ce fut l'un des premiers concerts du festival à afficher complet), Anne Sylvestre, grande et droite, a remarquablement chanté ses mots gifles ou caresses, d'une intelligence lumineuse et d'une modernité redoutable. De Mousse, chanson de 1968 discrètement révolutionnaire (et qui le reste), à Juste une femme, sorti très récemment (écho à l'affaire DSK et à tant d'autres), du Lac Saint-Sébastien, monument de poésie mélodique, à Ecrire pour ne pas mourir, aveu bouleversant, les chansons d'Anne Sylvestre sont une fête à l'intelligence, à l'audace, à la liberté. Vous l'ignorez encore ? Ses Fabulettes pour enfants ont souvent fait écran au reste de son répertoire, et son caractère sans compromis ne l'a aidée ni auprès du métier, ni auprès des médias... Le public de Bourges – dans lequel on a eu la bonne surprise de croiser beaucoup de trentenaires – sait, pour sa part, que son talent égale celui d'un Brassens ou d'une Barbara. 
 

La plus toquée : Klô Pelgag
C'est la Québécoise qui monte – et qui pourrait bien plaire aux Français. Bardée d'une loufoquerie qui lui donne de faux airs de Camille (mais aussi, plus lointainement, de Brigitte Fontaine), la jeune femme est arrivée sur scène dans un costume improbable (fait maison ?), coiffée d'un vieux chapeau d'aviateur, entourée de musiciennes en robe de mariée et d'un contrebassiste en combinaison de squelette, une épingle à cheveux géante dans le nez.... Ce n'est pas que de l'apparat : cela pose d'emblée une pierre à son univers fantasque. La suite a coulé comme une évidence : les chansons mystérieuses, autant que ses interventions lunaires, ont largement séduit le public. 
 

Christine And the Queens. © Jean-Philippe Robin

Christine And the Queens. © Jean-Philippe Robin

Le plus moins : Auden
On n'a pas aimé le disque, et le concert n'a rien arrangé. Ce nouveau venu de la variété, vague cousin de Gérald de Palmas, que certains nous vendent comme un songwriter de choix, chante – pas très bien – des textes insipides. 


Le plus absent : Rufus Wainwright
Très attendu, programmé dans le cadre d'un petit cycle de concerts acoustiques et intimistes, le Canadien a dû annuler sa venue à Bourges – ainsi que plusieurs autres concerts, notamment à Paris – pour cause de gros rhume. Atchoum sur le Printemps.

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