Bien-être

Santé : la mortalité des nourrissons et des femmes enceintes stagne, la faute à la pauvreté, les crises humanitaires et le Covid-19

Une femme et son nouveau-né en Ouganda, en 2020.

© SOPA / Getty

Temps de lecture
Par Paul Verdeau

4,5 millions de femmes et de nourrissons meurent chaque année pendant la grossesse, la naissance et les premières semaines, alerte un rapport de l’ONU. A cause de nombreux facteurs, la réduction de la mortalité maternelle et infantile stagne depuis huit ans. "Les femmes enceintes et les nouveaux-nés continuent de mourir à un taux inacceptablement haut, partout dans le monde, explique le docteur Anshu Banerjee, directeur de la section Santé maternelle, infantile et adolescente à l’OMS. Si nous voulons voir de meilleurs résultats, nous devons procéder autrement : il nous faut plus d’investissements dans la santé primaire, afin que chaque femme et enfant, où qu’ils vivent, puissent avoir les meilleures chances de survie en bonne santé."

Selon le rapport, chaque année, environ 290.000 mères meurent en couche, 1,9 million de bébés sont mort-nés et 2,3 millions de nourrissons meurent durant leur premier mois. Des chiffres qui sont en stagnation depuis 2015, et plus particulièrement depuis la pandémie de Covid-19.

"Depuis cette pandémie, nourrissons, femmes et enfants, qui voyaient déjà leur bien-être menacé, surtout ceux qui vivent dans des pays où l’accès aux urgences est difficile, subissent les lourdes conséquences du manque de moyens et d’efforts pour fournir un système de santé accessible et de qualité", regrette Steven Lauwerier, directeur de la Santé à l’Unicef.

"Une violation des droits humains"

Dans certaines régions d’Afrique subsaharienne et d’Asie du Sud, moins de 60% des femmes bénéficient de quatre contrôles prénataux, tandis que l’OMS en recommande huit, rapporte l’étude. Pour Julitta Onabanjo, directrice de la division technique de l’UNFPA, il s’agit d’une "violation des droits humains" pour les femmes concernées.

"Cela illustre le besoin urgent d’améliorer l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive au sein des services de santé, particulièrement dans les communautés où la mortalité des mères a stagné ou même augmenté ces dernières années, affirme-t-elle. Il est vital d’éliminer les facteurs qui augmentent la mauvaise santé maternelle, comme les inégalités socio-économiques, la discrimination ou la pauvreté."

Selon les auteurs de l’étude, il faudrait notamment réduire les normes de genre abusives, ainsi que les inégalités. Les données montrent que seules 60% des femmes de 15 à 49 ans prennent leurs propres décisions concernant leurs droits et leur santé sexuels et reproductifs.

Sur la même thématique : images reçues le 11/05/2023

Haïti : La violence armée a intensifié le nombre d'enfants souffrant de malnutrition aigüe (UNICEF)

Pour voir ce contenu, connectez-vous gratuitement

Inscrivez-vous à la newsletter Tendance

Retrouvez l’essentiel de nos thématiques Vie Pratique, Santé et Bien-être,Sciences et Technologie, Environnement et nature dans cette newsletter au plus proche de vos préoccupations et des tendances du moment.

Tous les sujets de l'article

Sur le même sujet

Articles recommandés pour vous