L'avocat et ancien ministre Georges Kiejman est mort à 90 ans

Il était l'un des visages du monde de la justice, avocat très médiatisé passé par plusieurs ministères. Georges Kiejman, avocat pénaliste et ancien ministre délégué à la Justice puis à la Communication sous François Mitterrand, est mort ce mardi, a appris France Inter auprès de son entourage. Il avait 90 ans.

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Un ténor du barreau, au cœur de nombreuses affaires judicaires

Grand pénaliste, homme de gauche et ami de Pierre Mendès-France et de François Mitterrand, il avait été au cœur des plus grandes affaire judicaires. Il avait défendu le militant d'extrême gauche Pierre Goldman, acquitté du double meurtre des pharmaciennes du boulevard Richard-Lenoir à l'issue de son second procès en 1976.

Georges Kiejman a aussi défendu la famille de Malik Oussékine, l'étudiant tué en marge des manifestations contre les lois Devaquet en 1986, la famille de Marie Trintignant, ou encore le journal "Charlie Hebdo" après l'affaire des caricatures de Mahommet. En 2011, il avait également défendu l'ancien président Jacques Chirac dans le procès des emplois fictifs à la Mairie de Paris.

Plusieurs postes de ministre

En mai 1991, il devient ministre délégué à la Communication, après un passage de six mois comme ministre délégué auprès du garde des Sceaux. Il est ministre délégué à la Coopération internationale et au Développement entre 1992 et 1993.

Marié à l'actrice Marie-France Pisier puis, depuis 1983, à la journaliste Laure de Broglie, il avait publié en 2021 "L'Homme qui voulait être aimé" avec Vanessa Schneider.

Un parcours entre le Cher et Paris

Né à Paris le 12 août 1932, Georges Kiejman était le fils d'un artisan mort en déportation - il se disait d'ailleurs "Juif de la diaspora et berrichon". Jeune homme pauvre, il fait ses études secondaires à Saint-Amand-Montrond dans le Cher. Après son diplôme d'études supérieures de droit public, il est devenu avocat à la cour d'appel de Paris dès 1954. Au début de sa carrière, il était spécialiste des affaires de propriété littéraire, d'édition, de cinéma ou de presse. Il a été notamment l'avocat des éditions Gallimard de longues années comme celui de Gaston Defferre, Simone Signoret, Eugène Ionesco ou Roland Barthes.

"Il laisse un vide immense" pour Eric Dupond-Moretti

Le ministre de la Justice a réagi à la mort de son confrère avocat sur Twitter. "Immense plaideur, avocat impertinent, ministre engagé, toujours avec classe et humour, Georges Kiejman était tout cela à la fois", a écrit sur Twitter Eric Dupond-Moretti. Le garde des Sceaux a ajouté qu*'"il laisse un vide immense que rien ni personne ne pourra jamais combler*", et a déclaré avoir "une pensée émue pour sa famille et ses proches".