Cinq chiffres clés à avoir en tête sur la mixité sociale à l'école

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Cinq chiffres clés à avoir en tête sur la mixité sociale à l'école

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D'après le classement Pisa, la France est l'un des pays où l'origine sociale des élèves pèse le plus sur leur réussite scolaire [photo d'illustration].
D'après le classement Pisa, la France est l'un des pays où l'origine sociale des élèves pèse le plus sur leur réussite scolaire [photo d'illustration].
© Maxppp - PHOTOPQR/L'EST REPUBLICAIN/Lionel VADAM

Le ministre de l'Éducation Pap Ndiaye doit présenter ce jeudi son plan pour plus de mixité sociale et scolaire. Voici cinq chiffres à connaître sur la mixité sociale (ou l'absence de mixité sociale) dans les établissements scolaires.

L'école "est injuste avec les pauvres", déclarait le ministre de l'Éducation nationale sur Brut au moment de la rentrée scolaire fin août. Pap Ndiaye avait alors dit que la question de la mixité scolaire était "très clairement une des priorités" de son ministère. Ce jeudi, il doit donc annoncer son plan pour renforcer cette mixité. Il a déjà évoqué plusieurs leviers d'action : la création de "sections d'excellence", comme les sections internationales, dans des territoires défavorisés, la création de binômes de collèges "proches géographiquement mais très contrastés socialement", ou encore la participation de l'enseignement privé sous contrat à cet effort.

L'enjeu est de taille. Dans  une note d'information publiée en juillet dernier, le ministère soulignait que cette "ségrégation sociale entre établissements" "renforce les inégalités scolaires" et "soulève un enjeu de cohésion nationale, dans la mesure où elle rend plus difficile la rencontre de jeunes de milieux sociaux différents". Par ailleurs,  les enquêtes PISA de l'OCDE montrent que la France est l'un des pays où l'origine sociale des élèves pèse le plus sur leur réussite scolaire, et ce depuis plusieurs décennies.

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42% d'élèves défavorisés dans le public, contre 18% dans le privé

Le public accueille une large partie des élèves issue de milieux défavorisés quand, à l'inverse, le privé scolarise davantage d'enfants très favorisés. Dans sa note d'information de juillet dernier, le ministère relève en effet qu'à la rentrée 2021, la proportion d’élèves qui sont enfants d’ouvriers ou d’inactifs (milieu défavorisé) était de 42,6% dans le public contre 18,3% dans le privé. À l'inverse, la proportion d’enfants d’enseignants, de cadres supérieurs, de chefs d’entreprise de 10 salariés ou plus ou dont le représentant exerce une profession libérale (milieu très favorisé) est plus élevée dans le privé (40,1%) que dans le public (19,5%).

Élèves favorisés : l'écart entre privé et public se creuse de 10 points en 30 ans

Ces écarts de composition sociale entre le privé et le public se sont creusés ces trente dernières années. Le ministère a étudié les milieux sociaux des élèves entrant en sixième, pour lesquels des données sur une longue période étaient disponibles. En 1989, la proportion d’élèves de milieu social très favorisé était supérieure de 11 points dans les collèges privés par rapport aux collèges publics. "Cet écart est resté assez stable au cours des années 1990, puis a augmenté fortement à partir du début des années 2000, pour atteindre 20 points en 2021", note le ministère. "L’écart selon la proportion d’élèves d’origine sociale défavorisée s’est également creusé : il était de 16 points sur les entrants en sixième en 2003, puis est passé à 23 points en 2021."

Sur les dix premiers collèges en termes de position sociale, neuf sont privés

Parmi les dix collèges aux indices de position sociale (IPS) les plus élevés, neuf sont privés, un seul est donc public. C'est ce qui ressort de la publication mi-octobre de cette indice, qui mesure la situation sociale des élèves, selon la profession des parents, les pratiques culturelles, etc. Plus l'indice est élevé, plus l'élève évolue dans un contexte favorable aux apprentissages.

Selon ces données pour l'année scolaire 2020/21, sur les 100 premiers collèges en termes d'IPS, 81 sont privés sous contrat. À l'inverse, sur les 100 établissements avec les IPS les plus faibles, il n'y a qu'un seul collège privé.

Environ 10% d'élèves boursiers dans le privé

Le ministre de l'Éducation nationale souhaite aller "au-delà des 10%" d'élèves boursiers dans le privé, a-t-il réaffirmé sur France Inter le 21 avril. Si l'on se réfère aux derniers chiffres disponibles, ceux de la rentrée 2021, il y avait plus précisément 11,8% d'élèves boursiers dans le privé, contre 29,1% dans le public. Au total, près de 1,4 million de jeunes (métropole et DROM) bénéficiaient d’une bourse nationale. Un nombre qui stagne ces dernières années.

17% d'élèves dans le privé

À la rentrée 2021, environ 17 % des élèves étaient scolarisés dans l’enseignement privé sous contrat, soit un peu plus de 2,1 millions d’élèves. Dans le détail, dans le premier degré, les écoles du public et du privé sous contrat ont accueilli 6,4 millions d'enfants. Parmi eux, 5,6 millions étaient dans le public et 867.700 dans le privé, soit 13,4%, un pourcentage stable ces dix dernières années.

Dans le second degré, parmi les 5,6 millions de collégiens et de lycéens, 4,4 millions étaient dans le public et 1,1 million dans le privé, soit 21%. Ce pourcentage a augmenté au début des années 2000 (il était de 20% en 1995) et stagne depuis 2010.

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