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Bruno Le Maire donne "jusqu'à fin mai" aux industriels de l'alimentaire pour baisser les prix

Sur BFMTV et RMC ce lundi, le ministre de l'Economie a confirmé une nouvelle fois que les industriels qui ne jouent pas le jeu face à l'inflation seront publiquement dénoncés.

Le bras de fer se poursuit entre le gouvernement et les industriels de l'alimentaire au sujet de l'inflation. Une nouvelle fois, Bruno Le Maire a exhorté les acteurs du secteur à baisser les prix finaux compte tenu de la baisse de nombreux intrants comme l'énergie, le blé ou encore le fret.

Sur BFMTV ce lundi, le ministre qui doit recevoir les industriels mercredi, leur donne "jusqu'à fin mai" pour engager une baisse des prix. "Mon objectif c'est que dans les rayons, le consommateur voit les prix baisser", a résumé le ministre.

"Et si les décisions ne sont pas prises maintenant, le temps que ça se répercute dans les rayons, nous aurons manqué notre objectif qui est de casser la spirale inflationniste", a ajouté Bruno Le Maire.

"Vous trouvez ça juste?"

Le locataire de Bercy affiche une certaine irritation: "quand les prix de gros baissent et qu'on leur demande de venir rouvrir des négociations commerciales, ils répondent 'non'. Vous trouvez ça juste? Je suis là pour défendre l'ordre public économique".

Bruno Le Maire précise plancher sur des "dispositifs réglementaires pour qu'on oblige à cette réouverture des négociations commerciales.

Et d'agiter à nouveau la menace du "name & shame" qui consiste à communiquer le nom des industriels qui ne joueraient pas le jeu. "Ce ne sont pas des menaces, ce sont des décisions que je prendrai si nécessaire. Je ne pointe pas du doigt, je fais la transparence".

La grande distribution cogne également contre les industriels de l'agroalimentaire, qu'elle accuse de refuser la réouverture des négociations commerciales. "Nous, on joue le jeu", mais "malheureusement, en face, les grands industriels, pas les PME, ne jouent pas du tout le jeu", a assuré il y a quelques jours Jacques Creyssel, le délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), sur BFM Business.

"On est dans une morgue absolue, dans laquelle les grands industriels, des vrais Picsou, sont là en se disant 'on est sur notre tas d'or qui grandit et nous avons des coûts qui diminuent' […] mais il n'est pas question de revenir sur nos prix", a affirmé Jacques Creyssel.

Pour le délégué général de la FCD, qui les compare à un "cartel des profiteurs", les industriels agroalimentaires "cherchent à gagner du temps".

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business