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Société

Près d'un Français sur 5 comprend que des parents n'acceptent pas leur enfant LGBT

Un drapeau arc en ciel, symbole de la communauté LGBT+, brandi le 13 juin 2016 à Montpellier.

Un drapeau arc en ciel, symbole de la communauté LGBT+, brandi le 13 juin 2016 à Montpellier. - SYLVAIN THOMAS / AFP

À la veille de la journée mondiale de lutte contre l'homophobie, un sondage réalisé par BVA Opinion montre que l'homophobie intrafamiliale, bien que minoritaire, reste une réalité en France.

La polémique qui s'est jouée dimanche sur les terrains de football hexagonaux montre que le sujet reste plus que jamais d'actualité. Dimanche plusieurs joueurs ont refusé de porter un maillot aux couleurs de l'arc-en-ciel dans le cadre d'une journée de lutte contre l'homophobie.

Et même si l'entraîneur de Rennes Éric Roy a estimé que l'organisation d'une telle campagne n'était "pas nécessaire", un sondage mené par BVA Opinion pour Le Refuge et SOS Homophobie, dévoilée ce mardi dans les colonnes du Parisien, montre que les discriminations contre les personnes LGBT restent prégnantes en France, et cela même au sein de la cellule familiale.

15% des faits dans le milieu familial

Un constat que vient appuyer le "rapport sur les LGBTIphobies 2023", publié par l'association SOS Homophobie ce jour. Il fait état de 1506 témoignages reçus en 2022, "dont 1195 situations LGBTIphobes en France", avec dans 40% des cas des insultes, et pour 15% des menaces et des agressions physiques.

D'ailleurs, en Île-de-France, les plaintes pour dénoncer des actes homophobes ou transphobes ont augmenté de plus de 30% en 2022 à Paris et en petite couronne, avec près de 600 plaintes déposées.

Après les agressions en ligne (17%), c'est au sein de la famille (15%) qu'a été recensé le plus grand nombre d'actes homophobes l'année dernière. Viennent ensuite les commerces et les services (13%), les lieux publics (12%) et le voisinage (9%), comme le montre l'infographie ci-dessus.

Le recours à la violence parentale toujours légitimé par une minorité

Le sondage mené par l'institut BVA Opinion appuie ces conclusions, puisqu'il montre que les discriminations perpétrées par les proches d'une personne LGBT restent une réalité acceptée par près d'un Français sur cinq.

Parmi les personnes interrogées, 17% expliquent comprendre que "les parents d'un enfant LGBT+ n'acceptent pas que leur enfant soit LGBT+". Ils sont également 13% à légitimer que des parents refusent que leur enfant ait "un ami ou un compagnon LGBT+".

Enfin, près d'un Français sur 10 va jusqu'à justifier la rupture totale des liens familiaux. Ils sont 8% à dire comprendre qu'un parent refuse "tout contact" avec son enfant LGBT, ou que cet enfant soit banni du domicile familial. Plus inquiétant encore, 5% des personnes interrogées "comprennent" la violence d'un parent envers un enfant LGBT.

Hausse de la transphobie

Dans son rapport 2023, SOS Homophobie met l'accent sur les discriminations subies par les personnes transgenres.

L'association dénonce "une vague de transphobie, portée par nombre de mouvements anti-trans, et ce jusque dans les sphères de l’État".

L'année dernière, l'association a ainsi recensé une augmentation de 35% des cas de transphobie par rapport à 2020, et de 27% par rapport à 2021. De même, la part de personnes transgenres et non-binaires qui contactent SOS Homophobie est en augmentation, puisqu'elles étaient 13% en 2021, et 18% en 2022.

C'est dans les commerces et les services (20%) que s'exprime le plus la transphobie, selon les 227 cas rapportés à l'association en 2022, suivies de la haine en ligne (18%), et de la famille, qui arrivent en troisième place avec 13% des cas rapportés, devant le milieu scolaire (9%).

Un constat que vient là aussi confirmer le sondage réalisé par BVA Opinion. C'est à propos des enfants transgenres que la part de répondant exprimant une opinion négative est la plus importante. Ils sont 27% à indiquer comprendre que des parents s'opposent à la transition de genre de leur enfant.

Sondage BVA Opinion pour Le Refuge et SOS Homophobie. Réalisé sur 1002 Français âgés de 18 ou plus.

Jules Fresard et Théophile Magoria