10 482 487 Grecs. C’est la population totale du pays, selon les dernières données officielles de l’Agence des statistiques s’appuyant sur un recensement de 2021.

Le journal Ta Nea s’alarme et évoque une “baisse dramatique”. La population grecque a ainsi diminué de 3,11 % depuis 2011, soit 383 000 personnes en moins en dix ans, révèle l’étude.

“Les causes principales du déclin de la population sont doubles. Premièrement, les Grecs n’ont tout simplement plus d’enfants au rythme d’un passé proche, de sorte que la balance naissances-décès penche en faveur des disparitions. La deuxième raison est la fuite des jeunes à l’étranger, ce que l’on appelle ‘fuite des cerveaux’”, explique le quotidien centriste.

Des villages disparaissent de la carte

Conséquence directe de la crise économique, un demi-million de personnes ont quitté le pays en dix ans, notamment parmi les jeunes générations.

Cette diminution de la population concerne principalement les régions du nord du pays, continentales et montagneuses, comme l’Épire ou la Macédoine. Éloignées de la capitale et des priorités gouvernementales, elles subissent le taux de chômage le plus élevé du pays.

“Plus de 1 300 communes ont moins de 100 habitants”, précise Ta Nea, notant que “des villages entiers disparaissent de la carte”.

L’Europe vieillit et la Grèce vieillit encore plus, explique le journal.

“La Grèce est l’un des pays les plus âgés de l’Union européenne, alors que ces dernières années elle a enregistré l’une des augmentations les plus rapides de l’âge médian de sa population. Au niveau national, le pourcentage des personnes âgées de 65 ans et plus dépasse 22,5 %”, détaille dans les colonnes de Ta Nea Byron Kotzamanis, professeur de démographie à l’université de Thessalie.

Accélération inquiétante

Plus inquiétant encore, les projections traduisent une accélération de cette tendance dans les années à venir. “Si les estimations du rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sont correctes, alors la population grecque diminuera entre 2020 et 2060 d’environ 30 %”, note le quotidien.

Effondrement des naissances, augmentation des décès, bond du vieillissement démographique et solde migratoire négatif constituent le problème démographique du pays.

Et les comparaisons avec le pays voisin n’étant jamais loin, l’écart de population entre Grecs et Turcs apparaît comme un motif supplémentaire de préoccupation.

“Une comparaison, par exemple, avec la population, qui ne cesse de croître, de la Turquie voisine serait accablante pour notre pays”, conclut le quotidien.