Penguin, plus grande maison d'édition des États-Unis, porte plainte contre la censure de livres en Floride

Des étudiants de Floride dénoncent la censure de livres permise par le gouverneur républicain Ron DeSantis, vue comme une atteinte à la liberté d'enseignement ©AFP - JOE RAEDLE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
Des étudiants de Floride dénoncent la censure de livres permise par le gouverneur républicain Ron DeSantis, vue comme une atteinte à la liberté d'enseignement ©AFP - JOE RAEDLE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
Des étudiants de Floride dénoncent la censure de livres permise par le gouverneur républicain Ron DeSantis, vue comme une atteinte à la liberté d'enseignement ©AFP - JOE RAEDLE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
Publicité

L'éditeur Penguin Random House et l'association Pen America portent plainte contre un district de Floride, accusé de censurer "les livres écrits sur ou par des personnes de couleur et LGBTQI+". Le gouverneur républicain Ron DeSantis, lui, donne 5 jours pour retirer des écoles des livres contestés.

Penguin Random House, la plus grande maison d'édition aux États-Unis et l'association Pen America, qui défend la liberté d'expression, ont porté plainte mercredi contre les autorités d'un comté de Floride, accusées de "censurer", dans leurs écoles, les livres portant sur le racisme ou les questions LGBTQI+. Le quotidien Miami Herald Tribune précise que la plainte vise le district scolaire d'Escambia, au nord-ouest de la Floride, tout près de l'Alabama. Il aurait "visé de manière disproportionnée des livres sur ou écrits par des personnes de couleur ou LGBT", comme L'Oeil le plus bleu, de Toni Morrison, lauréate afro-américaine du Nobel de littérature.

Pour afficher ce contenu Twitter, vous devez accepter les cookies Réseaux Sociaux.

Ces cookies permettent de partager ou réagir directement sur les réseaux sociaux auxquels vous êtes connectés ou d'intégrer du contenu initialement posté sur ces réseaux sociaux. Ils permettent aussi aux réseaux sociaux d'utiliser vos visites sur nos sites et applications à des fins de personnalisation et de ciblage publicitaire.

La censure menée par ces autorités de Floride viole le premier amendement de la Constitution des États-Unis, sur la liberté d'expression, mais aussi le principe de non discrimination, indiquent les plaignants au Miami Herald Tribune"Les livres ont pourtant la capacité d'améliorer la vie et tous les étudiants méritent d'avoir un accès égalitaire à différents points de vue. La censure [...] est une menace pour la démocratie et nos droits constitutionnels", affirment encore la Penguin Random House et l'association Pen America. La plainte ne nomme pas directement le gouverneur républicain de Floride Ron DeSantis, note le Miami Herald Tribune, mais c'est bien lui, souligne le New York Times, qui a facilité, par plusieurs législations, la possibilité de contester des livres et de les faire retirer des écoles, en Floride, troisième état le plus peuplé des États-Unis. L'enjeu est donc de taille.

Publicité

Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies Publicité.

Ces cookies permettent à nos partenaires de vous proposer des publicités et des contenus personnalisés en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d'intérêt.

Une alerte avait déjà lancée par Alexandria Ocasio-Cortez, l'influente parlementaire démocrate de New-York, brandissant des livres à la Chambre des représentants, dans une allocution relayée par le site Politico. "Le livre sur 'La Vie de Rosa Parks' est apparemment trop 'woke' pour le parti républicain. Et c'est vous qui vous gargarisez du mot 'liberté' contre l'influence du gouvernement ?", s'insurge l'élue démocrate. Alexandria Ocasio-Cortez prend à témoin, aussi, "l'Union nationale des parents d'élèves qui demande au parti républicain de garder les guerres culturelles en dehors des salles de classe". L'association des bibliothèques américaines est du même avis, souligne l'élue démocrate. Et d'affirmer : "Lorsque nous parlons de valeurs progressistes, je peux dire quelle est ma valeur progressiste : c'est la liberté contre le fascisme !"

Pour afficher ce contenu Twitter, vous devez accepter les cookies Réseaux Sociaux.

Ces cookies permettent de partager ou réagir directement sur les réseaux sociaux auxquels vous êtes connectés ou d'intégrer du contenu initialement posté sur ces réseaux sociaux. Ils permettent aussi aux réseaux sociaux d'utiliser vos visites sur nos sites et applications à des fins de personnalisation et de ciblage publicitaire.

Le jour même où l'éditeur Penguin portait plainte contre la censure de livres en Floride, le gouverneur républicain Ron DeSantis renforçait son arsenal législatif : il exige que les écoles retirent les livres contestés dans les cinq jours suivant leur signalement par quelqu'un. Un changement que les opposants assimilent à "l'interdiction des livres". L'ultra-conservateur reste droit dans ses bottes et déclare : "Nous voulons que la Floride reste un refuge de la raison et une citadelle de la normalité". Après s'être déjà attaqué à la discussion du genre et de l'orientation sexuelle en classe, Ron DeSantis a interdit, mercredi, l'utilisation de pronoms non-genrés par les élèves mineurs, mais aussi l'accès, pour les mineurs, aux soins de transition de genre, comme les traitements hormonaux ou chirurgicaux, qu'il a comparé à des "mutilations". Il a également limité l'accès aux spectacles de drag-queens, jugés trop sexualisés.

Ron DeSantis pourrait annoncer sa candidature à la présidentielle la semaine prochaine, affirment la BBC et le New York Times. Avant cela, il semblerait accélérer son rythme législatif et ses sorties médiatiques. Dans les colonnes du Los Angeles Times, un chroniqueur démocrate se demande : "Qui est le plus dangereux, Donald Trump ou Ron DeSantis ?" Difficile à dire, car l'ancien président, "par son caractère imprévisible, belliqueux, malhonnête" est "inapte à la fonction", affirme l'éditorialiste démocrate. Il soutient que Ron DeSantis "le copie mais il est plus discipliné, plus subtil [...]. Il a déjà un thème de campagne : il est l’ennemi du wokisme." Qu'il remporte ou non l'investiture du camp républicain, Ron DeSantis a déjà fait des émules, estime Politico : une quinzaine d'états républicains, essentiellement du Sud et du Midwest, ont déjà adopté ses lois sur la censure de livres ou contre la communauté LGBTQI+.

Crise politique en Equateur : le président, menacé de destitution, dissout le Parlement

Guillermo Lasso, le président de l'Equateur menacé par une procédure en destitution, a décrété la dissolution du Parlement, provoquant des élections anticipées
Guillermo Lasso, le président de l'Equateur menacé par une procédure en destitution, a décrété la dissolution du Parlement, provoquant des élections anticipées
© AFP - Bolivar Parra / Ecuadorian Presidency / AFP

Le président de droite Guillermo Lasso a décidé, mercredi, de dissoudre l'Assemblée nationale. Cette arme constitutionnelle a été dégainée à l'issue de la première journée du procès en destitution contre le chef de l'État, rappelle le journal équatorien El Comercio.

Guillermo Lasso est accusé de corruption, de détournement de fonds, avec des contrats pétroliers. Son procès s'est ouvert mercredi au Parlement, contrôlé par les partisans de Rafel Correa, son prédécesseur de gauche, et par les chrétiens sociaux, rappelle El Universo, l'un des principaux journaux d'Équateur. C'est justement par crainte de ne pas avoir suffisamment de voix, pour sortir de son procès en destitution que Guillermo Lasso a décidé de dissoudre l'Assemblée.

Pour afficher ce contenu Twitter, vous devez accepter les cookies Réseaux Sociaux.

Ces cookies permettent de partager ou réagir directement sur les réseaux sociaux auxquels vous êtes connectés ou d'intégrer du contenu initialement posté sur ces réseaux sociaux. Ils permettent aussi aux réseaux sociaux d'utiliser vos visites sur nos sites et applications à des fins de personnalisation et de ciblage publicitaire.

Procès politique ? Selon le président Guillermo Lasso, cité dans un autre article du quotidien équatorien El Universo, tout au long du procès, "les députés n'ont jamais tenté de se rapprocher de la vérité, mais simplement du pouvoir". Par conséquent, il les a accusés d'essayer de détruire la crédibilité non pas de la présidence, mais de la démocratie. Après l'annonce de la dissolution, les forces armées ont serré les rangs avec le président, encerclant l'Assemblée nationale ; la police en noir, suréquipée, aux côtés des soldats armés, en tenue de camouflage kaki, comme on peut le voir, dans un reportage photo d' El Pais America.

Le journal propose également un portrait du président, âgé de 67 ans. L'ancien banquier d'affaires souhaitait "diriger l'Equateur comme s'il s'agissait d'une entreprise", héritant d'un "pays lourdement endetté, aux caisses vides". El Pais America écrit encore : "Le PDG de l'Equateur est venu avec de très bonnes intentions. Le pays allait être le leader des ventes dans la région andine Mais le trafic de drogue et la violence incontrôlée ont ruiné tous ces rêves. La réalité l'a emporté sur le marketing. Le dernier clou ans son cercueil politique est venu sous la forme de la corruption politique."

Avant que la guillotine ne tombe, Guillermo Lasso s'est accroché à la mort en croix, écrit  El Pais America, en référence à "la mort croisée", cette procédure équatorienne qui fait que la dissolution du parlement par le président entraîne des élections législatives et présidentielle. Le 24 mai 2023 est la date limite pour convoquer ces élections. Elles doivent ensuite se tenir sous 90 jours. Cette dissolution, inédite en Équateur, pourrait bien profiter au parti de gauche, encore dirigé par Rafael Correa. L'ancien président, condamné à huit ans de prison par contumace pour corruption, vit en exil en Belgique.  El Universo rappelle que six présidents de l'Équateur n'ont pas terminé leur mandat depuis le retour à la démocratie, en 1979.

L'équipe