HistoireLe film « Shoah » inscrit au registre de la Mémoire du monde de l’UNESCO

Le film « Shoah » de Claude Lanzmann inscrit au registre de la Mémoire du monde de l’Unesco

HistoireLe film avait obtenu un César d’honneur en 1986
Claude Lanzmann lors des commémorations du « Holocauste Remember's Day » de l'Unesco à Paris le 23 janvier 2018.
Claude Lanzmann lors des commémorations du « Holocauste Remember's Day » de l'Unesco à Paris le 23 janvier 2018. - Erez Lichtfeld/SIPA / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Une décision pour ne jamais oublier. Le film « Shoah » de Claude Lanzmann a été inscrit au registre de la Mémoire du monde de l’Unesco. L’institution a pour mission de protéger le patrimoine documentaire à travers le monde, a annoncé vendredi l’Association Claude et Felix Lanzmann (ACFL) dans un communiqué.

« Shoah » rejoint ainsi au patrimoine cinématographique de la Mémoire du monde, les archives des Frères Lumière, « Metropolis » de Fritz Lang, « Los Olvidados » de Luis Buñuel, et tout « Bergman », souligne l’association dans un communiqué, se félicitant de confirmer ainsi « la place unique de ce chef-d’œuvre entre art et histoire ».

Un « film-monument »

La candidature de ce « film-monument » a été proposée « conjointement » par les Commissions nationales française et allemande de l’Unesco, comme « un symbole fort de l’amitié franco-allemande pour laquelle Claude Lanzmann a œuvré dès 1947 ». Elle a été portée par l’ACFL pour la France, et par le Musée Juif de Berlin pour l’Allemagne. Avec cette inscription, l’association « compte sur l’Unesco pour pouvoir étendre son travail à l’échelle mondiale ».

Le film « Shoah » est entré dans l’histoire du cinéma par sa durée (9h30), sa forme (pas d’images d’archives) et son propos : raconter « l’indicible », l’extermination systématique des Juifs par les nazis. Sa réalisation fut une aventure de longue haleine puisque la préparation et le tournage s’échelonnèrent de 1974 à 1981 et que le montage dura presque 5 ans.

Montrer l’horreur et sa banalisation

Des milliers d’articles, d’études, de débats ont été consacrés à ce documentaire maintes fois récompensé - notamment par un César d’honneur en 1986 - vu par des dizaines de millions de spectateurs dans le monde entier, enseigné dans les écoles. Ce documentaire a mis sur le devant de la scène le terme « Shoah » - qui apparaît dans la Bible et signifie en hébreu « anéantissement » - qui s’est depuis imposé en Europe dans le langage courant.

L’annonce de son inscription au registre de la Mémoire du monde de l’Unesco intervient le jour où est présenté à Cannes « The Zone of Interest » de Jonathan Glazer (en compétition), qui montre la banalisation de l’horreur avec un portrait d’un officier nazi goûtant aux plaisirs de la vie dans sa maison à côté du camp d’Auschwitz.

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