Un chirurgien condamné pour harcèlement sexuel à l’hôpital Sainte Musse à Toulon

Un ancien chef de service de l’hôpital Sainte Musse à Toulon a été condamné pour un "comportement inadapté" vis-à-vis de jeunes soignantes placées sous son autorité.

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Eric Marmottans Publié le 19/05/2023 à 20:20, mis à jour le 20/05/2023 à 01:58
Le prévenu avait refusé une médiation pénale qui lui aurait évité un procès public. Photo doc F. M.

"Je rêve de vous dans toutes les positions", "Mais quelle est cette créature de rêve?", "Vous êtes mon objectif 2017"... À force de propos déplacés, un chirurgien âgé de 54 ans a été reconnu coupable ce vendredi de "harcèlement sexuel par une personne abusant de son autorité" au préjudice de trois infirmières et d’une quatrième professionnelle de santé. Il a été condamné à un an de prison avec sursis et à une amende de 5.000 euros.

Entre novembre 2016 et août 2017, ce médecin dirigeait un service de l’hôpital Sainte Musse à Toulon où il ne se souciait pas de mettre mal à l’aise ces jeunes soignantes. "J’ai pu faire des plaisanteries grivoises, c’est culturel", minimise le prévenu à la barre. "L’époque a changé…"

"Il fait le coq parmi les poules, il se prend pour un dieu", a décrit un témoin lors de l’enquête. "Il est narcissique et imbu de sa personne, il pensait qu’il pouvait séduire des jeunes de 25 ans."

"J’étais toujours gênée"

"Quand je lui ai dit qu’il pourrait être mon père, il m’a répondu que mon père ne pouvait pas m’imaginer de la même manière que lui", relate l’une des victimes. "Au début, on ne dit rien parce qu’on est stagiaire. J’ai été titularisée et j’ai parlé."

Une autre plaignante: "J’étais nouvelle à l’hôpital. J’étais toujours gênée, il m’a dit que ça l’excitait quand je rougissais." Le prévenu a aussi passé sa main dans les cheveux d’une victime et dans le bas du dos d’une autre.

"Est-ce qu’elles vous ont dit d’arrêter?", demande Me Bertrand Pin, l’avocat des trois infirmières. "Peut-être, mais je ne l’ai pas perçu."

Théorie du complot

Selon le procureur Laurent Robert, faisant référence au serment d’Hippocrate, "c’est inquiétant qu’un médecin ne fasse pas la différence entre le consentement et un refus..."

"J’ai perdu mon honneur, j’ai perdu ma carrière", regrette le chirurgien qui a dû trouver un nouvel employeur. "Heureusement, j’ai pu compter sur le soutien de ma femme pendant ces six années difficiles."

"Pour les victimes non plus, ça n’a pas été simple (deux ont quitté la fonction publique, Ndlr). Elles se seraient contentées d’excuses et de ne plus avoir à le croiser", plaide Bertrand Pin. Le chirurgien – à l’époque en litige avec la direction de l’hôpital – a crié au complot et a déposé plainte pour "dénonciation calomnieuse".

"On affronte la toute-puissance", résume Me Laurie Franchitto, aux intérêts de la quatrième victime, "chosifiée" par l’ancien chef de service.

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Var-Matin

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