Il était un ami intime de la famille. L’ancien prêtre Vincent S., qui officiait à Steenvoorde et à Nieppe (Nord), comparaît lundi et mardi devant la cour criminelle du Nord à Douai, indique « Le Parisien ». Il est accusé de viols et d’agressions sexuelles sur mineure de 15 ans, commis entre 2004 et 2008.
Alors qu’il avait 31 ans au moment des faits, il aurait commencé une relation secrète avec Émeline (le prénom a été modifié) alors qu’elle n’avait que 14 ans. Pourtant, l’abbé se défend, se justifiant de rapports consentis et secrets.
Pour Émeline, ce « secret » restera enfoui durant de nombreuses années. Jusqu’au jour, en 2013, où elle est confrontée à une victime de viol, alors qu’elle travaille comme soignante. C’est ainsi que tout ressurgit.
Une histoire d’amour ou une emprise ?
« Le Parisien » livre alors le récit de la jeune femme, aujourd’hui âgée de 33 ans. Les premiers attouchements commencent en octobre 2004, lors d’une Fête du Houblon, lorsqu’elle dort avec ses frères chez le prêtre. Elle raconte des attouchements qui l’ont « tétanisée ». S’ensuivent durant de longues années d’autres relations, répétées jusqu’à ses 18 ans, par un homme qui représente à l’époque selon elle « Dieu sur Terre ». Émeline déposera plainte en 2018.
De son côté, l’ecclésiastique livre une version parallèle, celle d’une histoire d’amour, relatant des rapports consentis, et affirmant que ce serait la jeune fille qui aurait fait le premier pas. D’après le quotidien, la juge d’instruction aurait retenu le phénomène d’emprise, après étude par un expert du discours de la plaignante. Une confrontation devrait avoir lieu entre les deux parties lors d’un débat en audience publique.