Les premières fermes de la charpente de Notre-Dame de Paris s’élèvent dans le Maine-et-Loire
Le montage à blanc des fermes de la charpente du chœur a débuté chez les ateliers Perrault, à Saint-Laurent-de-la-Plaine (Maine-et-Loire). Une étape importante pour vérifier la bonne exécution des assemblages avant leur démontage et leur transport vers la cathédrale où ils commenceront à être installés pendant l’été.
Les opérations de restauration de Notre-Dame de Paris s’accélèrent. Après le lancement de la restitution de la flèche, dont la base a été installée en avril, la reconstruction de la charpente en chêne va bientôt débuter. Un montage à blanc est lancé, dans les ateliers Perrault à Saint-Laurent-de-la-Plaine (Maine-et-Loire), des premières des 35 fermes, grandes structures triangulaires, qui composeront avec les 22 demi-fermes de l’abside (extrémité en demi-cercle) la charpente complète du chœur. Un ouvrage long de 32 mètres, large de près de 14 et haut de 10, qui remplacera les assemblages datant de la fin du XIIe et du début du XIIIe siècle, disparus dans l’incendie du 15 avril 2019.
Pour refaire l’ensemble du grand comble (nef et chœur) complètement ravagé dans le sinistre, quelque 1 200 chênes, issus de dizaines de forêts françaises, dont celles de Bercé (Sarthe) ou Bellême (Orne), ont été sélectionnés. Les grumes, livrées aux charpentiers depuis janvier dernier, ont été dégrossies pour obtenir des poutres au cœur du bois, dont l’équarrissage a été terminé à la doloire (hache à simple biseau) pour respecter la fibre du bois. Comme le faisaient les charpentiers du Moyen-Âge.
« L’excellence des savoir-faire »
Les ateliers Perrault et Desmonts (Eure), se sont associés pour cette opération. Les premiers étant chargés de la charpente du chœur, les seconds de celle de la nef. Le montage à blanc qui a débuté « est une étape nécessaire, conforme à l’art multiséculaire des charpentiers, explique l’Établissent public Rebâtir Notre-Dame de Paris (EP-RNDP). Effectué en atelier, il permet de vérifier la bonne exécution de tous les assemblages avant leur montage » final sur les hauteurs de la cathédrale.
Un moment particulier pour les charpentiers, qui reçoivent ce jeudi 25 mai la visite des responsables du chantier de restauration du joyau gothique. « Je suis heureux de constater l’excellence des savoir-faire mobilisés pour la restitution de la charpente du chœur, a salué notamment le général Jean-Louis Georgelin, président de l’EP-RNDP. La mobilisation et l’enthousiasme des dizaines d’experts forestiers de l’Office national des forêts, taillandiers et charpentiers venus de toute la France, voire pour certains de l’étranger, qui ont souhaité se réunir pour réaliser cette œuvre collective, sont une nouvelle preuve de l’engagement de tous pour permettre la réouverture de la cathédrale au culte et à la visite en décembre 2024 ».
Elles seront transportées et posées sur la cathédrale cet été
Dans quelques semaines, les grandes fermes de bois seront démontées et les éléments prendront cet été le chemin de Paris pour être réassemblés et posés au-dessus des voûtes de la cathédrale. « Le montage de l’ensemble de la charpente du chœur sera achevé au début de l’année 2024 ». Elle sera ensuite recouverte de tables de plomb, qui protégeront le monument des intempéries.
Avant cela se poursuivent de nombreuses autres opérations dans et sur l’édifice : outre la poursuite du montage de la flèche, le nettoyage des murs intérieurs est toujours en cours, comme la restauration des chapelles et les remontages des baies hautes et du grand orgue, épargnés par les flammes mais démonté pour un grand nettoyage et une rénovation complète. La reconstruction des pignons Nord et sud qui ferment les charpentes du transept doit se finir aussi fin juin.