Une femme insultée et prise à partie pour s’être baignée topless: la situation dégénère à Blaarmeersen
BelgiqueMalgré une clôture à 600.000 euros (!) installée autour de la zone de baignade, le premier week-end ensoleillé de l’année a déjà été marqué par divers incidents à Blaarmeersen, domaine récréatif situé à Gand. Un jeune a été appréhendé et emmené au commissariat.
Dimanche, en fin d’après-midi, le centre de loisirs a été le théâtre de plusieurs incidents causés par des jeunes originaires de Bruxelles. Plusieurs combis de police ont débarqué sur place en raison de troubles et de vols. Une quarantaine de jeunes ont forcé le passage par le portique de sortie pour pénétrer de manière illégale dans le domaine, sans enregistrement préalable, ce qui est pourtant obligatoire.
“Il y avait manifestement un plan”, explique Bruno Pessendorfer, porte-parole du gestionnaire Farys. “Une personne a tenu la porte de sortie ouverte. Une quarantaine de jeunes en ont profité pour passer par là. Malheureusement, on n’a pas pu faire grand-chose”.
“Le monokini n’est pas interdit”
Plus tôt dans la journée, des tensions avaient déjà eu lieu avec un autre groupe. La situation s’est envenimée lorsqu’une jeune femme s’est baignée seins nus dans l’eau. Plusieurs jeunes s’en sont pris à elle, en l’insultant de “pute” et de “salope” et en lui jetant du sable dessus. Le compagnon de la jeune femme s’en est alors mêlé et les protagonistes ont failli en venir aux mains. La sécurité est parvenue à maîtriser la situation, tant bien que mal. Pourtant, le monokini est autorisé dans le domaine. Aucune restriction vestimentaire particulière n’existe.
“Blaarmeersen est soumis à la législation sur les mœurs publiques”, explique Bruno Pessendorfer, porte-parole du gestionnaire Farys. Il n’est donc pas interdit de s’y baigner ou d’y prendre un bain de soleil topless. Le même cadre s’applique à la Côte.
Une clôture à... 600.000 euros (!)
Quelques instants plus tard, un nouvel incident, cette fois-ci dans le bus en direction de Gent-Sint-Pieters. La police a dû intervenir avec des matraques pour séparer plusieurs émeutiers. Une vidéo, diffusée sur le réseau social TikTok, montre l’intervention des policiers. On voit le bus s’arrêter, pendant que certains jeunes s’enfuient en courant. “Une personne a été arrêtée et emmenée au commissariat pour y être interrogée”, a indiqué dimanche soir Dirk De Sutter, porte-parole de la police de Gand. Cependant, du côté du domaine récréatif, on redoute de nouveaux incidents cet été.
Depuis plusieurs années, Blaarmeersen est le théâtre de bagarres et autres faits de délinquance, principalement provoqués par des jeunes originaires de Bruxelles. Face à ces incidents à répétition, une clôture a été installée autour du domaine pour tenir les éventuels fauteurs de trouble à distance. Coût de l’opération? 600.000 euros. Une mesure efficace? D’aucuns en doutent fortement. D’autres investissements, à des fins récréatives, ont également été faits comme des parasols en roseau, un but de foot ou encore un nouveau toboggan.
Que faire face à ce fléau? Faut-il établir une liste noire? An Vervliet (N-VA), députée provinciale de Flandre orientale, a lancé cette idée début mai pour les zones de loisirs provinciales comme Puyenbroeck. Quant au domaine de Blaarmeersen, il appartient à la ville de Gand. En 2021, la Ville avait renoncé à cette mesure en raison des obstacles juridiques.
Mardi, des consultations auront lieu entre la police, la ville de Gand et le gestionnaire Farys. Pour l’instant, un steward supplémentaire devrait être placé à la porte de sortie. Suffisant pour éviter de nouveaux incidents? Beaucoup sont sceptiques. “Il s’agit d’un problème de société”, conclut Bruno Pessendorfer, porte-parole du gestionnaire Farys.
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