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Suicide de Lindsay dans le Pas-de-Calais: sur les réseaux sociaux, le harcèlement de la collégienne continue

L'oncle, la mère et le beau-père de Lindsay, une collégienne de 13 ans qui s'est suicidée après avoir été victime de harcèlement scolaire.

L'oncle, la mère et le beau-père de Lindsay, une collégienne de 13 ans qui s'est suicidée après avoir été victime de harcèlement scolaire. - BFMTV

Invités sur un plateau de télévision, les parents de Lindsay ont témoigné sur le suicide de la collégienne et ont révélé que son harcèlement ne s'est pas arrêté à sa mort.

"Ça n'arrête pas". Plus de deux semaines après le suicide de Lindsay, 13 ans, à Vendin-le-Vieil, dans le Pas-de-Calais, le harcèlement que subissait la collégienne continue sur les réseaux sociaux. Ses parents ont témoigné sur le plateau de Touche pas à mon poste ce lundi, pour dénoncer les insultes et les menaces qui se poursuivent à l'encontre de leur fille.

"Elles continuent d'insulter ma fille", explique Betty, la mère de Lindsay, en parlant de plusieurs adolescentes de troisième. Elle les avait déjà rencontrées pour leur demander d'arrêter leur harcèlement.

La mère a ainsi lu des messages comme "enfin elle est morte", suivi d'insultes, ou encore "je vais cramer sa tombe". Sur C8, les parents poussent un cri d'alarme et se sentent lâchés par la direction du collège.

Un proviseur "absent" déplorent les parents

Sur le plateau de Cyril Hanouna, la mère et le beau-père de la collégienne ont raconté le quotidien de Lindsay, rythmé par des harcèlements de plus en plus durs. "Les harcèlements ont commencé au mois de septembre", se rappelle François. "C'est monté crescendo. Au début, c'étaient des petites insultes et au fur et à mesure de l'année, ça s'est aggravé."

La jeune adolescente a tout de suite parlé de la situation à ses parents et montrait régulièrement les captures d'écran du cyberharcèlement qu'elle subissait à sa mère. Cette dernière décrit une ridiculisation publique permanente et des insultes sur son physique.

"Elle ne me cachait vraiment rien [...] elle m'en parlait tout le temps", précise la mère de la jeune fille. Son beau-père est également déjà intervenu à la sortie du collège alors que Lindsay se faisait frapper par un groupe de filles.

"L'élément déclencheur était au mois de février", continue le beau-père de l'adolescente. "J'ai fait le ménage dans sa chambre et j'ai trouvé une lettre de suicide [sous son matelas]. Donc là, on s'est dit 'ça devient grave'."

Ils ont alors alerté l'académie, le provisoire du collège et Emmanuel Macron, "sans suite". Depuis la mort de Lindsay, ses parents assurent n'avoir reçu aucun courrier du provisoire et déplore le manque d'action de l'établissement malgré les nombreuses alertes au cours de l'année scolaire.

Quatre mineurs ont été mis en examen pour harcèlement scolaire ayant conduit au suicide. La mère d'une des harceleuses a également été mise en examen pour menaces de mort, ont confirmé les parents de Lindsay. "Elle a envoyé un message à ma fille, 'un accident est vite arrivé'".

Deux numéros verts dédiés au harcèlement

Si un élève est victime de harcèlement scolaire, lui ou ses proches peuvent contacter le 3020, le numéro national de référence.

La personne ou ses proches peuvent contacter gratuitement ce numéro d'écoute et de prise en charge. En cas de cyberharcèlement, vous pouvez composer le 3018. Ce numéro est joignable 7 jours sur 7 de 9h à 23h.

Juliette Moreau Alvarez