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Des manifestants participent à une manifestation Black Lives Matter dans le centre de Londres (Royaume-Uni), (photo d'archives).

Le racisme abîme nos sociétés et doit être éradiqué (ONU)

© Unsplash/James Eades
Des manifestants participent à une manifestation Black Lives Matter dans le centre de Londres (Royaume-Uni), (photo d'archives).

Le racisme abîme nos sociétés et doit être éradiqué (ONU)

Droits de l'homme

Le racisme est un problème mondial et chaque pays doit prendre position contre lui, a déclaré lundi le Président de l'Assemblée générale des Nations Unies, Csaba Kőrösi, lors d'une nouvelle réunion d'une plateforme de l'ONU visant à améliorer la sécurité et la qualité de vie des personnes d'ascendance africaine dans le monde.

« Le racisme et la xénophobie continuent d'abîmer nos communautés, comme des cicatrices qui détériorent le tissu social. La haine et la violence qu'ils engendrent persistent, exigeant nos efforts collectifs pour éradiquer la violence raciale sous toutes ses formes », a déclaré M. Kőrösi lors de la deuxième session du Forum permanent sur les personnes d'ascendance africaine.

Transformer l'injustice

M. Kőrösi a affirmé que pour surmonter cette situation, il fallait reconnaître notre humanité commune, car les « héritages non reconnus » de l'esclavage et de la ségrégation persistent aujourd'hui à travers des systèmes pénitentiaires oppressifs et violents sur le plan racial, des inégalités dans l'accès aux soins de santé et l'exclusion du marché du travail.

« Nous devons nous débarrasser de ces héritages inhumains et honteux, et nous devons le faire maintenant », a-t-il déclaré dans la salle de l'Assemblée générale. « Je suis fermement convaincu qu'en réfléchissant à ces héritages douloureux, nous pouvons réellement transformer les injustices du passé en libertés pour l'avenir ».

Agir de toute urgence

Nous devons agir de toute urgence pour débarrasser nos sociétés du fléau du racisme - António Guterres

L'Instance permanente a été créée en 2021 par l'Assemblée générale, après des années de délibérations, et conformément à la Décennie internationale des personnes d'ascendance africaine, qui se déroule jusqu'en 2024.

L'organe contribuera à faire avancer une Déclaration des Nations Unies sur la promotion et le plein respect des droits des personnes d'ascendance africaine, le thème de la session actuelle.

Sa création concrétise l'engagement international à accélérer la voie vers la pleine égalité et la justice pour les personnes d'ascendance africaine partout dans le monde, a dit le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, dans un message vidéo adressé aux participants de la réunion.

Le chef de l’ONU a appelé à la reconnaissance et à la réparation des torts causés depuis des siècles par l'esclavage et le colonialisme.

« Nous devons agir de toute urgence pour débarrasser nos sociétés du fléau du racisme et garantir la pleine intégration politique, économique et sociale des personnes d'ascendance africaine en tant que citoyens égaux, sans discrimination », a-t-il déclaré.

Des manifestants participent à un rassemblement Black Lives Matter à Paris, en France.
Unsplash/Thomas de Luze
Des manifestants participent à un rassemblement Black Lives Matter à Paris, en France.

Un problème partout

De son côté, le Président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a clairement montré que le racisme ne connaît pas de frontières, en soulignant les abus constants dont est victime le footballeur brésilien Vinícius Júnior, qui joue pour le club espagnol du Real Madrid.

« La leçon que nous pouvons tirer de ces épisodes impardonnables est que Vini Jr, un jeune homme de 22 ans, est capable de tenir tête à des foules hostiles. Il ne fait aucun doute que nous pouvons et devons faire plus pour interrompre ce cycle de violence déshumanisant », a-t-il dit dans un message vidéo.

La ministre brésilienne de l'Egalité raciale, Anielle Franco, est montée à la tribune pour réitérer l'appel du Président Lula à renouveler la Décennie internationale des personnes d'ascendance africaine, en mettant l'accent sur la mémoire, les réparations et la justice. 

« La paix, la démocratie, la sécurité internationale, la lutte contre les inégalités et la garantie des droits de l'homme ne coexisteront que lorsque des siècles de racisme systémique - caractérisé par la déshumanisation, l'assujettissement, le traumatisme, l'effacement de notre culture et la violence psychologique - seront réparés », a-t-elle dit, suscitant les applaudissements de la salle.

Hommage aux militants

Plus d'un millier de personnes participent au Forum, qui prendra fin vendredi.

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Türk, a rendu hommage au grand nombre de militants et de représentants de la société civile présents.

« Beaucoup d'entre vous ont joué un rôle essentiel dans les efforts continus des mouvements antiracistes mondiaux, y compris les manifestations de 2020 qui, entre autres, ont contribué à accélérer la création du Forum permanent sur les personnes d'ascendance africaine », a-t-il déclaré dans un message vidéo.

Pendant trop longtemps, la discrimination raciale a été traitée comme une question sociale et non comme une grave violation des droits de l'homme, a fait remarquer M. Türk. 

« Il est urgent que nous tenions les individus responsables des actes de racisme et de discrimination raciale et que nous examinions plus profondément le rôle des structures et des systèmes de discrimination et d'oppression qui reproduisent et alimentent les hiérarchies raciales », a-t-il déclaré.