Oise : 6 mois à deux ans de prison avec sursis pour les auteurs de l’agression sexuelle sur Shaïna

Ce jeudi, la chambre spéciale des mineurs de la cour d’appel d’Amiens (Somme) a condamné quatre hommes, rejugés les 6 et 7 avril dernier, pour avoir commis des violences sexuelles en août 2017 sur la jeune fille assassinée deux ans plus tard à Creil (Oise).

Deux ans avant son assassinat, Shaïna Hansye, jeune creilloise, avait été agressée sexuellement par un groupe de quatre jeunes, mineurs au moment des faits. DR
Deux ans avant son assassinat, Shaïna Hansye, jeune creilloise, avait été agressée sexuellement par un groupe de quatre jeunes, mineurs au moment des faits. DR

    Reconnus coupables une nouvelle fois. Rejugés le 6 et 7 avril dernier par la chambre spéciale des mineurs de la cour d’appel d’Amiens (Somme), quatre hommes accusés d’avoir agressé sexuellement Shaïna Hansye en août 2017 à Creil, ont été condamnés ce jeudi à des peines allant de 6 mois de prison avec sursis à 2 ans avec sursis. Des sanctions plus lourdes qu’en première instance, où la peine la plus haute était d’un an de prison avec sursis.

    Le 31 août 2017, trois jeunes hommes, alors âgés de 14 à 16 ans, avaient abusé sexuellement de la collégienne de 13 ans dans une clinique désaffectée de Creil. Ce jour-là, la victime avait expliqué avoir été déshabillée de force par les trois garçons, dont Malik (prénom modifié) avec qui elle entretenait une relation amoureuse. Dans sa plainte, elle avait dénoncé des pénétrations digitales et péniennes mais les faits de viols avaient été requalifiés en agressions sexuelles.



    Des vidéos de l’adolescente en soutien-gorge se faisant insulter de « pute » avaient été également diffusées sur le réseau social Snapchat. Faits pour lesquels ils n’ont toutefois pas été reconnus coupables. Relaxé en première instance pour des faits d’agression sexuelle commise le 24 août 2017 dans une cave de Creil, soit une semaine plus tôt, un quatrième prévenu, âgé de 17 ans au moment des faits, a quant à lui été condamné à 6 mois de prison avec sursis.

    « Le plus important est que l’on dise que Shaïna est une victime »

    « Cette fois, tous ont été condamnés et avec des peines plus lourdes. Et surtout, la parole de Shaïna a été réhabilitée », s’est félicitée Me Negar Haeri, avocate de la famille Hansye. « Le plus important est que l’on dise que Shaïna est une victime », a également déclaré le père de la victime, Shakill Hansye. Du côté de la défense, Me Caroline Jean, dont le client a écopé d’un an de sursis, déplore une peine « plus importante » et « une condamnation au bénéfice du doute ». Contactés, les avocats des autres prévenus n’ont pu être joints ou n’ont pas souhaité s’exprimer.

    Avec cette décision, c’est l’un des trois chapitres judiciaires du calvaire de Shaïna qui se referme, sous réserve d’aucun pourvoi en cassation. Mais la famille Hansye n’aura pas le temps de souffler. À partir du 5 juin, le procès de l’assassin présumé de l’adolescente, poignardée et brûlée vive le 25 octobre 2019 dans un cabanon de Creil, s’ouvre à la cour d’assises de mineurs de l’Oise, à Beauvais. Un rassemblement organisé par la famille est par ailleurs prévu devant le palais de justice à partir de 8 heures, le jour de l’ouverture du procès. Le verdict est attendu le 9 juin.

    Aussi, le 17 mars dernier, le même Malik, qui vient d’être condamné à Amiens, a été renvoyé devant le tribunal pour enfants de Senlis, où il doit être jugé – avec une autre personne – pour des faits de « violences aggravées », « vol » et « menace » commis sur Shaïna en mai 2019. Ce jour-là, la jeune fille s’était réveillée à l’hôpital après avoir été tabassée au détour d’une rue, possiblement pour avoir dénoncé les faits d’agressions sexuelles dont elle avait été victime deux ans plus tôt.