Egalité salariale: Une plateforme pour inscrire les entreprises sur liste noire

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Égalité salarialeUne plateforme pour inscrire les entreprises sur liste noire

Jugeant que la loi sur l’égalité salariale hommes-femmes n’est pas assez sévère, Travail.Suisse appelle à dénoncer les sociétés qui ne se soumettent pas aux exigences.

Image d’illustration.

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Getty Images/iStockphoto

Un site Internet pour permettre à des lanceurs d’alerte de dénoncer anonymement les entreprises qui ne respectent pas la loi sur l’égalité salariale entre hommes et femmes: Travail.Suisse, organisation faîtière indépendante des travailleuses et travailleurs, offre depuis ce jeudi cette possibilité. La loi entrée en vigueur en 2020 exige que les entreprises de plus de 100 collaborateurs réalisent une étude sur les différences salariales hommes-femmes et rendent compte des résultats à leurs salariés et à leurs actionnaires d’ici au 30 juin prochain.

Or, la loi ne prévoit pas de sanctions si cette exigence n’est pas satisfaite, raison pour laquelle Travail.Suisse veut publier une liste noire des entreprises ne jouant pas le jeu. Cette méthode «permet de sanctionner les entreprises qui enfreignent la loi et qui, à ce jour, n’avaient aucune conséquence négative à craindre», souligne dans un communiqué Véronique Rebetez, secrétaire centrale du syndicat Syna.

L’organisation promet que les entreprises en règle ne finiront pas sur cette liste. Un employé mécontent pourra-t-il dénoncer sans vergogne son patron? Non, répond Thomas Bauer, de Travail.Suisse. «Ces annonces font l’objet d’une enquête très précise. Les entreprises signalées sont invitées à prendre position.» En revanche, si la réponse n’est pas fournie dans les délais, une inscription sur le site sera inévitable, précise Thomas Bauer. Si l’entreprise réagit sans donner plus d’informations, elle figurera aussi sur la liste avec une mention indiquant qu’elle n’a pas fourni les explications demandées.

«Clouer au pilori» les entreprises

Ulrich Bigler, directeur de l’Union suisse des arts et métiers (USAM), dénonce cette méthode. «Ça revient à clouer les entreprises au pilori pour que Travail.Suisse puisse faire monter la mayonnaise». Il rappelle aussi que la dénonciation pourrait être problématique par rapport au devoir de fidélité de l’employé inscrit dans le Code des obligations. L’USAM doute aussi qu’il soit possible de vérifier sérieusement ces annonces anonymes. L’Union patronale suisse (UPS) considère qu’«une liste noire sur laquelle on dénonce une discrimination salariale sans preuve effective est absurde». L’UPS parle malgré tout d’une étude réalisée auprès de plus de 600 entreprises suisses sur l’égalité salariale et qui promet déjà «des résultats très positifs».

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(pir/jba)

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