Au Soudan, les exactions contre les civils se multiplient après la rupture des négociations

Des réfugiés soudanais, des femmes et des enfants pour la plupart, s'exilent au Tchad, notamment dans le camp de Koufroun, près d'Echbara (le 1er mai 2023) ©AFP - Gueipeur Denis SASSOU / AFP
Des réfugiés soudanais, des femmes et des enfants pour la plupart, s'exilent au Tchad, notamment dans le camp de Koufroun, près d'Echbara (le 1er mai 2023) ©AFP - Gueipeur Denis SASSOU / AFP
Des réfugiés soudanais, des femmes et des enfants pour la plupart, s'exilent au Tchad, notamment dans le camp de Koufroun, près d'Echbara (le 1er mai 2023) ©AFP - Gueipeur Denis SASSOU / AFP
Publicité

Une vingtaine de civils ont été tués dans des bombardements sur un marché de Khartoum, dernier épisode meurtrier d'une guerre qui ne connaît pas de répit, après que l'armée a suspendu, mercredi, les négociations pour la paix. Les civils sont également victimes d'exactions au Darfour.

Une vingtaine de civils ont été tués dans des bombardements sur un marché de Khartoum, jeudi, dernier épisode meurtrier d'une guerre qui ne connaît pas de répit, après le retrait de l'armée des négociations en vue d'un cessez-le-feu. Dans le nord et dans le sud de Khartoum, les FSR, les Forces de soutien rapide du général Daglo voient leurs bases -  paramilitaires -, pilonnées, depuis mercredi, par les canons de l'armée du général al-Burhane. Ce dernier met ses menaces à exécution, nous explique le portail d'information Sudan Tribune, face à un ennemi qui "persiste à ignorer ou à ne pas répondre à la voix de la raison". Jusqu'à présent, "l'armée s'était abstenue de déployer toute sa force létale, mais elle pourrait être contrainte de l'employer", avait déclaré, mercredi, le général de l'armée soudanaise, au 47e jour d'une guerre qui a fait plus de 1 800 morts et poussé 1,3 million d'hommes, de femmes et d'enfants à quitter leur maison. Ils sont ainsi déplacés à l'intérieur du Soudan ou exilés au Tchad, en Égypte, en Éthiopie, notamment, à cause de rivalités entre deux généraux, rappelle Times of Israel.

Nombre de personnes tuées dans les combats, frappes et attaques de civils répertoriés au Soudan entre le 15 avril et le 19 mai 2023 par l'ONG ACLED
Nombre de personnes tuées dans les combats, frappes et attaques de civils répertoriés au Soudan entre le 15 avril et le 19 mai 2023 par l'ONG ACLED
© AFP - Laurence SAUBADU, Nalini LEPETIT-CHELLA / AFP

Suspension de la trêve, qui n'avait d'ailleurs de trêve que le nom, précise le Guardian, car les raids aériens et les combats continuaient, encore mardi. Ils semblent, ce jeudi, monter d'un cran dans la capitale soudanaise, affirme Al Jazeera, la chaîne télévisée qatarienne. Neuf hôpitaux ont dû être fermés au sud de Khartoum, alors qu'ils accueillaient des milliers de familles déplacées, mais le ministère de la Santé dit avoir pris cette décision, "à cause de la présence des FSR autour,  qui menacent les soignants et l'approvisionnement des établissements". Les trois-quarts des hôpitaux dans les zones de combat sont hors d'usage, selon le syndicat des médecins.

Publicité
Des personnes marchent parmi des objets éparpillés sur le marché d'El Geneina, capitale du Darfour occidental, alors que les combats se poursuivent au Soudan
Des personnes marchent parmi des objets éparpillés sur le marché d'El Geneina, capitale du Darfour occidental, alors que les combats se poursuivent au Soudan
© AFP - AFP

Paroxysme de violence et de chaos dans le troisième plus grand pays d'Afrique, écrit le New York Times : le quotidien américain fait état de nouveaux affrontements qui déchirent la région occidentale du Darfour, poussant des milliers de personnes à fuir et à traverser vers le Tchad voisin. C'est notamment le cas d'El Geneina, capitale du Darfour occidental, où vivent 170 000 habitants. Toutes les structures de santé y ont été détruites. Les 86 camps pour personnes déplacées ont été rasés. Les combats entre l'armée et les paramilitaires des FSR, soutenues par des milices arables locales connues sous le nom de "Janjawids" ont tourné à l'affrontement intercommunautaire et tribal au Darfour occidental. Des maisons et magasins ont été pillés, un commissariat et des bureaux de l'administration saccagés. Une panne de communication a, par ailleurs, coupé la région du reste du monde pendant plus d'une semaine, ce qui fait craindre une crise humanitaire de plus grande ampleur, indique le New York Times.

Pour afficher ce contenu Twitter, vous devez accepter les cookies Réseaux Sociaux.

Ces cookies permettent de partager ou réagir directement sur les réseaux sociaux auxquels vous êtes connectés ou d'intégrer du contenu initialement posté sur ces réseaux sociaux. Ils permettent aussi aux réseaux sociaux d'utiliser vos visites sur nos sites et applications à des fins de personnalisation et de ciblage publicitaire.

Des images satellites, obtenues par la BBC au Royaume-Uni, confirment qu'un village près de Nyala dans le sud du Darfour, a été complètement anéanti par le feu : son contour noirci est visible de l'espace. La destruction d'infrastructures vitales, comme le marché de Nyala qui alimente la région, et le pillage généralisé ont laissé de nombreuses personnes avec peu ou pas d'accès aux médicaments, à la nourriture et à l'eau potable, alors que les températures peuvent atteindre les 50°C, dans la région. Plus de 90 000 personnes ont fui la violence au Darfour de l'autre côté de la frontière avec le Tchad, note la BBC. Par ailleurs, le quotidien britannique The Guardian nous apprend, avec effroi, l'agonie d'au moins 60 enfants, piégés dans l'orphelinat de Khartoum au milieu du conflit au Soudan. Des bébés et des enfants plus âgés sont morts de fièvre ou de manque de nourriture, au cours des six dernières semaines, alors que les combats faisaient rage à l'extérieur de leur orphelinat. Impossible, pour les ONG de leur apporter une aide suffisante.

Etats-Unis : que retenir du vote sur l'accord de la dette à la Chambre des représentants ?

Pour afficher ce contenu Twitter, vous devez accepter les cookies Réseaux Sociaux.

Ces cookies permettent de partager ou réagir directement sur les réseaux sociaux auxquels vous êtes connectés ou d'intégrer du contenu initialement posté sur ces réseaux sociaux. Ils permettent aussi aux réseaux sociaux d'utiliser vos visites sur nos sites et applications à des fins de personnalisation et de ciblage publicitaire.

Les élus de la Chambre des représentants ont adopté, mercredi, à une très large majorité le texte relevant le plafond de la dette jusqu'en 2025, éloignant ainsi le risque d'un possible défaut des Etats-Unis sur sa dette à compter du 5 juin. Le projet de loi a reçu 314 voix "pour" et 117 "contre" et doit maintenant être sousmis au vote du Sénat, indique le Wall Street Journal. Le New York Times et le Washington Post nous font découvrir le vote de chaque élu de la chambre. On comprend, ainsi, que si le texte a été voté à une large majorité, il a été rejeté par les ailes les plus extrêmes de chaque camp, ce qui est d'autant plus intéressant à un an de la présidentielle, note le journal The Hill, spécialisé dans l'information politique.

Chez les républicains, tout d'abord, l'aile trumpiste réclame davantage de coupes dans les dépenses sociales et certains membres de leur groupe envisagent même de déposer une motion de censure pour obliger Kevin McCarthy à quitter le perchoir, le poste de "speaker", à la Chambre des représentants, explique The Hill. Et puis, des voix plus modérées, comme celle de Nancy Mace, ont aussi manqué à l'appel. L'élue républicaine de Caroline du Sud a refusé de participer à la "débâcle sur la dette", précise The Hill, car l'accord "normalise les dépenses élevées engagées pendant la pandémie". "En lisant le texte, je n'en croyais pas mes yeux", a-t-elle déclaré sur la chaîne télévisée ABC News.

Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies Publicité.

Ces cookies permettent à nos partenaires de vous proposer des publicités et des contenus personnalisés en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d'intérêt.

Nancy Mace s'est également opposée à une disposition qualifiée de "surprenante" par le Washington Post. Le texte sur la dette prévoit d'accorder "tous les permis restants pour achever la construction en Virginie-Occidentale d’un gazoduc", qui va transporter du gaz de schiste des Appalaches sur près de 500 kilomètres de la Virginie-Occidentale jusqu’à la côte est. Ce projet, décrié par les défenseurs de l'environnement car il empiète sur des centaines de cours d'eau et de zones humides, "n'a rien à voir avec la dette américaine", estime, dans le journal The Hill, la républicaine Nancy Mace.

Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies Publicité.

Ces cookies permettent à nos partenaires de vous proposer des publicités et des contenus personnalisés en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d'intérêt.

L'aile gauche du parti démocrate dénonce trop de concessions sociales et environnementales : parmi celles et ceux qui se regroupent sous l'étiquette de "progressistes", comme le rappellent le Washington Post et le site Politico, 40 élu.e.s sur 100 dans ce groupe démocrate ont voté contre l'accord qui relève le plafond de la dette, dont Pramila Jayapal, Jim McGovern, Alexandria Ocasio-Cortez, soutien de Bernie Sanders, à la dernière présidentielle. Cette élue de New York dit "ne plus compter les lignes rouges" qui ont été dépassées, comme le souligne le Guardian, avec, aussi, les nouvelles conditions imposées par les Républicains pour bénéficier de certaines aides sociales. Le quotidien britannique rappelle que le texte adopté, cette nuit, oblige les adultes (sans enfant) à travailler jusqu'à 54 ans, - au lieu de 49 aujourd'hui, - pour recevoir des coupons alimentaires. Ainsi, 750 000 Américains pourraient ne plus bénéficier d'aide alimentaire, à cause de nouvelles exigences de travail, selon le Center on Budget and Policy Priorities, un groupe de réflexion progressiste, cité par le Guardian, au Royaume-Uni. Autant d'arguments pour alimenter une fronde, à la gauche de Joe Biden, à un an de la présidentielle.

L'équipe