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Changements climatiques: le dégel du pergélisol pourrait libérer ces 6 «virus zombies» préhistoriques

Plusieurs scientifiques signalent que d’anciens virus pourraient refaire surface en raison des changements climatiques.

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Ces virus ont été découverts dans la laine de mammouth, les momies sibériennes, les loups préhistoriques et les poumons d'une victime de la grippe enterrée dans le pergélisol de l'Alaska.

Une équipe internationale de chercheurs issus d'institutions russes, allemandes et françaises a ainsi signalé que «le risque que des particules virales anciennes restent infectieuses» a été sous-estimé.

La situation est encore plus dramatique, puisque selon ces mêmes scientifiques, la libération de ces maladies issues de la préhistoire pourrait être facilitée par le réchauffement climatique.

L'équipe, qui comprend des experts en génomique, en microbiologie et en géosciences (et dont certains suivent ces virus «zombies» ressuscités depuis près de dix ans), a publié ses conclusions dans la revue Viruses en février dernier.

Voici six virus que les scientifiques ont exhumés des archives fossiles du pergélisol, lequel fond rapidement.

La grippe

À la fin des années 1990, le Dr Johan V. Hultin, pathologiste suédois, a découvert un virus de la grippe datant de 1918 dans les poumons d’une femme qui en était décédée, rapporte le Daily Mail.

Sa découverte a mis en lumière comment des virus mortels pouvaient être conservés dans le pergélisol arctique, et comment ceux-ci pourraient être libérés par la fonte des glaces.

Pithovirus sibericum

Extrait pour la première fois du pergélisol sibérien en 2014, à 30 mètres sous terre, le virus géant Pithovirus sibericum a été ressuscité par des scientifiques de l'université d'Aix-Marseille, lequel est vieux de 30 000 ans.

Le fait que ces virus puissent être entièrement réanimés est un mauvais signe, ont signalé des scientifiques dans une étude publiée en 2014 dans la revue PNAS.

Mollivirus sibericum

Le Mollivirus sibericum a lui aussi été trouvé congelé dans le pergélisol sibérien.

Bien qu’il ne soit pas dangereux pour l’homme, contrairement au Pithovirus sibericum, sa proximité avec ce dernier virus fait craindre aux scientifiques que le pergélisol ne regorge d'agents pathogènes morts-vivants.

Nous ne pouvons pas exclure que des virus éloignés des anciennes populations humaines (ou animales) de Sibérie puissent réapparaître à mesure que les couches de pergélisol arctique fondent et/ou sont perturbées par des activités industrielles», ont des scientifiques dans une étude de 2015 parue dans la revue PNAS.

Les mammouths Pandoravirus et Megavirus

Le Pandoravirus mammouth et le Megavirus mammouth ont été découverts dans des amas de glace et de laine de mammouth congelé, vieux de 27 000 ans, sur les rives de la rivière Yana, en Russie.

Bien que ces deux virus n'aient heureusement pas pu infecter les cellules humaines et de souris, les chercheurs ne pensent pas qu'il soit encore temps de pousser un soupir de soulagement.

Dans leur article paru dans la revue Viruses, les scientifiques écrivent qu'il est toujours «légitime de s'interroger sur le risque que d'anciennes particules virales restent infectieuses et soient remises en circulation par le dégel d'anciennes couches de pergélisol».

Virus «Wolf» (Pacmanvirus lupus)

Ancien parent du virus de la peste porcine africaine, le Pacmanvirus lupus a été découvert dans les intestins d'un loup sibérien congelé il y a 27 000 ans.

Les restes de ce loup de Sibérie (Canis lupus) ont été découverts sur le même site du lit de la rivière Yana que les deux virus du mammouth.   

Comme les autres virus anciens de grande taille, le virus «Wolf» est toujours capable de revenir à la vie.

La variole

Selon l'Organisation mondiale de la santé des Nations unies, la variole a été officiellement éradiquée dans le monde en 1980.

Mais en 2004, des scientifiques français et russes ont trouvé la variole à l'intérieur d'une momie sibérienne glacée, vieille de 300 ans, dans la toundra de la République de Sakha, en Russie.

Pour les auteurs du nouvel article paru dans Virus, cette découverte de la variole en 2004 montre à quel point les éruptions virales dues à la fonte du pergélisol peuvent être graves.

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