Allemagne : l’économie subit un nouveau coup dur alors que de nombreuses entreprises envisagent de quitter le pays

Alors que 16 % des entreprises de taille moyenne interrogées par la BDI ont déjà pris des dispositions pour délocaliser une partie de leurs activités, l’étude révèle que 30 % d’entre elles envisagent de prendre des mesures concrètes pour suivre le mouvement. [EPA-EFE/CLEMENS BILAN]

Une étude de la Fédération des industries allemandes (Bundesverband der Deutschen Industrie, BDI) révèle que plusieurs entreprises sont en train de délocaliser des emplois et de la production à l’étranger, alors que les inquiétudes concernant l’économie allemande ne cessent de croître.

Alors que 16 % des entreprises de taille moyenne interrogées par la BDI ont déjà pris des dispositions pour délocaliser une partie de leurs activités, l’étude révèle que 30 % d’entre elles envisagent de prendre des mesures concrètes pour suivre le mouvement.

« Près de deux tiers des entreprises interrogées considèrent les prix de l’énergie et des ressources comme l’un des défis les plus urgents », a indiqué Siegfried Russwurm, président de la BDI.

« Les prix de l’électricité pour les entreprises doivent baisser de manière fiable et permanente pour atteindre un niveau compétitif, sinon la transformation [verte] des entreprises échouera », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il était de la « responsabilité des hommes politiques d’améliorer les conditions pour les entreprises en Allemagne ».

Des préoccupations similaires sont apparues après que les États-Unis ont publié leur loi sur la réduction de l’inflation (Inflation Reduction Act, IRA), d’un montant de 500 milliards de dollars, qui offre de généreuses subventions à l’industrie verte.

En réponse à l’IRA et à la flambée des prix de l’énergie, le géant de la voiture électrique Tesla a abandonné certains projets ambitieux de construction de sa plus grande usine de batteries près de Berlin et a annoncé en février qu’il se concentrerait plutôt sur le marché américain.

Des inquiétudes concernant l’économie allemande et sa compétitivité à l’échelle mondiale sont également apparues récemment, la Commission européenne ayant prédit le mois dernier que le pays serait l’une des économies de la zone euro à la croissance la plus lente en 2023.

Les coûts élevés de l’énergie et les prix du carbone de l’UE ont été cités à plusieurs reprises comme des raisons de saper le pays en tant que lieu d’implantation d’entreprises.

« Nous observons déjà que les investissements dans les industries à forte intensité énergétique ont chuté de manière significative en Allemagne », a affirmé Clemens Fuest, président de l’institut Ifo, la principale institution de recherche économique allemande, à Augsburger Allgemeine en avril.

Le ministre allemand de I’Économie, Robert Habeck, prend le sujet au sérieux.

Le mois dernier, il a proposé un ensemble de mesures visant à réduire le prix de l’électricité pour les entreprises, y compris des subventions temporaires.

Lundi (5 juin), M. Habeck a annoncé que les entreprises allemandes pourraient participer à un programme de « contrats d’écart compensatoire appliqué au carbone », qui subventionnerait la transition vers un processus de production neutre en carbone pour les candidats sélectionnés.

Entre-temps, la BDI a clairement indiqué qu’elle considérait que des réformes plus complètes étaient nécessaires.

« Les industries allemandes ont besoin d’un allègement de la bureaucratie et de réductions fiscales ciblées pour pouvoir continuer à investir », a déclaré M. Russwurm lundi.

En 2024, l’inflation et les taux d’intérêt resteront élevés, selon la directrice générale du FMI

La pression inflationniste, les taux d’intérêt plus élevés et l’inquiétude concernant les perspectives de croissance à long terme seront les principaux problèmes de l’économie mondiale l’année prochaine, selon la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI).

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