Pourquoi devenir pesco-végétarien est une mauvaise idée

Le pesco-végétarisme (ou pescétarisme) est un régime alimentaire consistant à s’abstenir de manger la chair d’animaux terrestres, mais tout en continuant de consommer celle des poissons ou autres animaux aquatiques. Les personnes adoptant cette alimentation le font généralement pour des raisons environnementales et éthiques, pensant qu’en supprimant la viande ils contribuent ainsi à la préservation de l’environnement et au respect du bien-être animal. Pourtant, en mettant l’accent sur l’exploitation et la souffrance des êtres vivants terrestres mais en laissant de côté les océans et leurs habitants, ces personnes pourtant bien intentionnées noient le poisson.

Mille milliards de victimes

On estime que plus de mille milliards d’animaux marins sont tués chaque année pour l’alimentation humaine – ce qui signifie qu’environ 10 à 30 fois plus d’animaux sont abattus dans le cadre de la pêche que dans l’élevage terrestre. Pourtant, les poissons sont des êtres sensibles, intelligents et sociaux, au même titre que les animaux terrestres. Dans leur écrasante majorité, ils seront abattus sans étourdissement, et souffriront horriblement dans les filets, au bout des hameçons et sur les ponts des bateaux de pêche, suffocant lentement, jetés dans la glace ou éventrés alors qu’ils sont encore conscients.

Comme l’a écrit la biologiste Victoria Braithwaite : « Il y a autant de preuves que les poissons ressentent la douleur et souffrent qu’il y en a pour les oiseaux et les mammifères ». Des capacités émotionnelles et un attachement affectif ont aussi été décrits chez plusieurs espèces et certaines montrent des comportements sociaux complexes où les individus se reconnaissent entre eux et se comportent différemment face à des individus familiers ou non. Certains poissons sont capables d’utiliser des outils et peuvent avoir des personnalités bien distinctes, ils sont capables d’apprendre et de retenir de nouvelles informations et communiquent grâce à une variété de sons à basse fréquence.

Ils méritent autant de considération que les animaux terrestres, et ce même s’ils sont différents de nous, qu’ils ont des écailles à la place de la peau et des branchies à la place des poumons, et que leurs sons ne nous sont pas audibles.

Il y a baleine sous gravillons

L’océan couvre plus de 70 % de la planète (bleue) et abrite la majeure partie de la biodiversité. Il produit en outre au moins 50 % de l’oxygène et absorbe près de 30 % du CO2 émis dans l’atmosphère par les activités humaines. Il est donc essentiel à la vie sur Terre, qui dépend de sa bonne santé.

Pourtant, celle-ci est gravement mise à mal à cause de la prédation des humains sur les autres espèces. Parce que les humains pillent les océans, les populations chutent de façon drastique et de nombreuses espèces sont proches de l’extinction. Selon une étude parue dans la revue Nature en 2003, 90 % des populations de gros poissons ont été décimés au cours de la seconde moitié du XXe siècle. De nombreux animaux, dont des cétacés, meurent également pris dans les filets en tant que « prises accessoires ».

Mais la pêche intensive fait aussi des ravages inimaginables sur l’environnement marin : les gigantesques chalutiers munis de filets de la taille d’un terrain de football détruisent la flore des fonds marins et les coraux, et raclent tout sur leur passage, y compris les oursins, les crabes, les tortues, les dauphins et les phoques. Pour la pêche à la ligne, les navires déroulent des lignes armées d’hameçons mortels qui peuvent faire jusqu’à 120 kilomètres. De nombreux oiseaux, phoques et tortues meurent aussi en étant blessés par les filets et les matériels de pêche abandonnés. Ces « filets fantômes » sont invisibles pour la plupart des poissons quand ils dérivent dans l’eau comme un « mur de la mort » qui prend au piège tous les animaux. D’après un rapport de 2019 de l’association Greenpeace, c’est près de 640 000 tonnes de matériel fantôme qui se retrouverait chaque année dans les mers et les océans. Ces engins de pêche s’accrochent également dans les récifs où ils ont un impact destructeur sur la flore et l’habitat des animaux.

Quant à l’élevage, d’où provient plus de la moitié des poissons consommés dans le monde, il n’est pas plus « durable » que la pêche : par exemple, élever un saumon nécessite trois fois son poids en poissons sauvages pour lui servir de nourriture. Comme tous les animaux d’élevages industriels, les poissons sont soumis à un confinement intensif, des conditions d’hygiène déplorables, de mauvais traitements et un taux élevé de maladies et de parasites. Ils n’auront jamais la chance de nager librement ou de suivre leurs instincts naturels, et ils peuvent être abattus au gourdin ou en ayant leurs branchies coupées sans étourdissement.

Traitez le problème à la source

L’océan joue un rôle déterminant dans l’écosystème planétaire, or l’industrie de la pêche est en train de provoquer un effondrement des océans, et par là même met en danger leur survie et celle de l’humanité. La seule façon de mettre un terme à cette tragédie et de protéger la vie sur cette planète est de cesser de consommer des animaux marins.

Si vous êtes déjà pesco-végétarien ou projetez de le devenir, c’est le moment d’étendre votre compassion à tous les animaux et de décider de laisser aussi les animaux aquatiques hors de votre assiette.

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