Grâce à cet outil, les victimes de violences conjugales peuvent détecter les logiciels espions sur leur téléphone

Grâce à une simple tablette, il est maintenant possible de détecter si un téléphone a été infecté par un logiciel espion connu.

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C’est une expérimentation unique en France qui a lieu dans les Yvelines, en partenariat avec le groupe La Poste. Elle permettrait de détecter les logiciels espions installés par des compagnons malveillants sur le téléphone de leur conjointe.

Photo : Shutterstock

C’est une simple tablette que l’on retrouve désormais dans les gendarmeries et les Maisons de protection des familles. Mais grâce à elle, il est maintenant possible de détecter en quelques minutes si un téléphone, une autre tablette ou un ordinateur portable a été infecté par un logiciel espion connu. Le dispositif DULE (« Détecter un logiciel espion ») a été déployé dans une dizaine d’unités de la gendarmerie du département.

La tablette génère un réseau wi-fi auquel la personne concernée se connecte : ainsi, toutes les communications du téléphone sont scrutées, à la recherche d’une qui soit plus suspecte.

Il sert ainsi à apaiser ou confirmer les inquiétudes de certaines femmes qui viennent régulièrement raconter à la Maison de protection des familles (MPF) leur impression d’être suivies et l’apparente omniscience de leur conjoint qui peut savoir ce qu’elles font, où elles se trouvent et qui elles voient. La plupart du temps, explique Le Monde, le test est négatif et les personnes soulagées. Si la sensation d’espionnage persiste, les gendarmes explorent d’autres possibilités d’emprise numérique.

Lorsqu’il est positif, les gendarmes proposent une analyse plus poussée du téléphone. Si cela ne débouche pas toujours sur une plainte, il permet d’apporter aux victimes la compréhension qu’elles recherchent. Les gendarmes sont également présents pour atténuer le choc que constitue le résultat et prendre des mesures pour stopper la surveillance.

Les violences conjugales constituent le principal motif d’utilisation — le dispositif leur était d’ailleurs réservé durant la première phase d’expérimentation. Mais elle vise également les infractions d’atteinte au secret des correspondances, de harcèlement ou d’escroquerie.

Les associations, quant à elles, se réjouissent de la mise en place de cet outil qui « répond à une forte demande », selon Ana-Clara Valla, chargée de mission « cyberviolences sexistes et sexuelles » au Centre Hubertine-Auclert à Saint-Ouen, interrogée par Le Monde. Mais selon elle, il reste difficile pour cet outil de prétendre à l’exhaustivité, tant le marché des logiciels malveillants évolue en permanence.

D’autres associations demandent également que le logiciel soit utilisé par des spécialistes des violences conjugales, et qu’il ne soit pas oublié que les logiciels espions ne sont qu’une dimension parmi d’autres des cyberviolences sexistes et sexuelles.

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