C’est une enquête édifiante sur la piste des produits phytosanitaires interdits dans l’Union européenne, mais toujours exportés en quantité vers des pays du Sud. Le journaliste Frédéric Loore et le photographe Roger Job ont bénéficié d’une bourse du Fonds pour le journalisme pour s’envoler vers le Pérou, voir de leurs yeux ce que deviennent ces pesticides dont l’Europe ne veut plus, mais qu’elle permet de commercialiser ailleurs.
Le ronflement des pulvérisateurs a remplacé le bourdonnement des abeilles
Leur reportage pour nos confrères de Paris-Match Belgique et LN24 les emmène au début du mois de mai dans la vallée de Chillón, à deux heures de voiture au nord de la zone métropolitaine de Lima. Peu après le district de Barabayllo, il décrit cette vision d’horreur : "Soudain, on se retrouve immergé parmi 5000 hectares de cultures répartis entre quelque 1200 exploitants. Dans les parcelles environnantes, les travailleurs agricoles, équipés de pulvérisateurs à essence, arpentent sans relâche les rangées de légumes sur lesquelles ils déversent des tombereaux de pesticides. Ici, à la différence de Bruxelles, le mot n’effraie pas, loin de là", écrit le journaliste.