Pologne : nouvelles manifestations en vue, alors que des hôpitaux refusent des avortements

Les manifestations pro-choix qui se sont déroulées la semaine dernière ont connu un nouvel élan lorsqu’il a été révélé que Dorota, 33 ans, enceinte de cinq mois, est décédée le 24 mai dans un hôpital de la ville de Nowy Targ, dans le sud du pays, après avoir été diagnostiquée d’une « aménorrhée totale ». [Shutterstock/Trybex]

Les militants pro-IVG polonais prévoient de nouvelles manifestations dans tout le pays contre les lois strictes sur l’avortement et le refus du personnel médical de pratiquer des avortements légaux, après le décès d’une autre femme dû à des complications de grossesse.

Les manifestations pro-choix qui se sont déroulées la semaine dernière ont connu un nouvel élan lorsque Dorota, 33 ans, enceinte de cinq mois, est décédée le 24 mai dans un hôpital de la ville de Nowy Targ, dans le sud du pays, après avoir été diagnostiquée d’une « aménorrhée totale ».

« Nous protestons contre les fautes médicales des médecins polonais, qui empêchent les femmes d’avorter dans des circonstances — pourtant légales — lorsque la grossesse constitue une menace pour la vie ou la santé de la femme », a déclaré dans un communiqué le groupe Grève des femmes, le principal mouvement polonais qui milite en faveur du droit à l’avortement.

Dorota a été privée des soins médicaux nécessaires qui auraient pu lui sauver la vie. En outre, elle n’a pas été informée qu’il n’y avait aucune chance de sauver sa grossesse, a déclaré le groupe Grève des femmes à propos de ce cas tragique.

Les médecins n’ont pas pris les mesures nécessaires concernant Dorota, la privant ainsi de la possibilité d’interrompre sa grossesse pour sauver sa vie, a indiqué Jolanta Budzowska, avocate de la famille de Dorota, dans le communiqué.

Des manifestations regroupées sous le slogan « #NotOneMore », une expression qui exige que plus aucune femme ne meure faute d’avortement, auront lieu dans plusieurs villes polonaises et à l’étranger, notamment à Berlin, Londres et Vienne, au cours des prochains jours.

Depuis une décision très controversée du Tribunal constitutionnel polonais qui a déclenché d’immenses manifestations dans tout le pays en 2020, la Pologne n’autorise l’avortement que lorsque la vie de la mère est en danger ou si la grossesse résulte d’un viol.

Le parti conservateur Droit et Justice (PiS) au pouvoir en Pologne « a donné à la profession médicale l’occasion, l’excuse, de torturer les patients et de les regarder mourir », a déclaré Marta Lempart, chef de file du groupe Grève des femmes.

Pourtant, si certains médecins « en profitent avec empressement », ils ne peuvent s’en prendre qu’à eux, et non à Jarosław Kaczynski, a-t-elle ajouté, faisant référence au président du PiS.

« Personne ne leur demande d’être héroïques, juste d’agir conformément à la loi et de pratiquer des avortements légaux », a précisé Mme Lempart.

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