Mukwege: “Malgré l’état de siège, déjà renouvelé 48 fois, des femmes et des enfants sont victimes d’atrocités”, réaction aux tueries d’une quarantaine de civils à Djugu

Des traces de sang dans une maison attaquée par les ADF à Beni
Des traces de sang dans une maison attaquée par les ADF à Beni

Le Prix Nobel de la Paix, Denis Mukwege se dit “horrifié” par l’attaque qui a fait 46 morts dans la nuit de dimanche dernier lors d’une attaque des miliciens CODECO contre le site des déplacés de Lala, dans le territoire de Djugu (Ituri). Le directeur de l'hôpital Panzi regrette que des civils continuent d'être victimes dans cette région en dépit de l’état de siège en vigueur depuis plus de deux ans.

“Malgré l’état de siège, déjà renouvelé 48 fois, des femmes et des enfants sont victimes d’atrocités dans l’indifférence de nos autorités et de la communauté internationale”, regrette Mukwege.

“Nous appelons les FARDC et la Monusco à protéger les civils en général et les personnes déplacées en particulier, et la justice congolaise et internationale à mener des enquêtes et des poursuites pour établir les responsabilités et mettre fin à la culture de l’impunité”, recommande Denis Mukwege. 

Certaines victimes ont été calcinées dans leurs habitations de fortune. D’autres sont portés disparus. Au moins sept personnes ont été blessées. La plupart des victimes ont été achevées à la machette. 

En janvier dernier, les miliciens CODECO avaient attaqué le site des déplacés de la plaine Savo à 3 km de Bule-centre, toujours dans la  chefferie des Bahema Badjere, faisant au moins 10 morts. Trois autres déplacés vivant sur le site des déplacés de Rhôe ont été décapités en mai dernier par les miliciens alors qu’ils se rendaient au champ. Quatorze civils avaient aussi péri au cours du mois de mai lors d’une attaque des miliciens CODECO au camp des déplacés de Lodda. 

A ce jour, l’attaque la plus sanglante ayant visé les déplacés reste celle menée par CODECO en février 2022 contre le site de Plaine Savo causant la mort de 62 personnes.