BFMTV
Russie
Alerte info

La ministre des Affaires étrangères dénonce une campagne de désinformation en provenance de Russie

La ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, s'exprime le 24 février 2023 à l'occasion du premier anniversaire du début de la guerre en Ukraine.

La ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, s'exprime le 24 février 2023 à l'occasion du premier anniversaire du début de la guerre en Ukraine. - BFMTV

Catherine Colonna a accusé la Russie de mener une vaste opération d'ingérence numérique en publiant de faux articles de grands quotidiens français hostiles à l'Ukraine.

La France a accusé ce mardi la Russie de mener une vaste opération d'ingérence numérique en publiant de faux articles de grands quotidiens français hostiles à l'Ukraine, nouvel épisode de la guerre hybride de Moscou contre les Occidentaux.

Il s'agit des "agissements indignes d'un membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies", selon la ministre des Affaires étrangères.

"Les autorités françaises ont mis en évidence l'existence d'une campagne numérique de manipulation de l'information contre la France impliquant des acteurs russes et à laquelle des entités étatiques ou affiliées à l'État russe ont participé en amplifiant de fausses informations", a dit Catherine Colonna dans une déclaration lue par sa porte-parole, ajoutant que Paris était en "lien étroit" avec ses alliés "pour mettre en échec la guerre hybride menée par la Russie".

"Saper les conditions d'un débat démocratique"

La campagne a visé plusieurs sites de médias, mais aussi celui du ministère des Affaires étrangères et d'autres sites gouvernementaux, en créant des sites miroirs, a précisé la porte-parole Anne-Claire Legendre.

Jusqu'ici, la France a suivi une doctrine prudente en matière d'attribution d'attaques numériques.

"L'implication d'ambassades et de centres culturels russes qui ont activement participé à l'amplification de cette campagne, y compris via leurs comptes institutionnels sur les réseaux sociaux, est une nouvelle illustration de la stratégie hybride que la Russie met en œuvre pour saper les conditions d'un débat démocratique", a déclaré la ministre.

La seconde phase de l'opération Doppelgänger

L'opération dévoilée par le gouvernement est plus précisément "la seconde phase d'une campagne déjà connue, mais avec des modes d'action plus sophistiqués destinés à contourner les contre-mesures et être moins visibles", explique à nos confrères de l'AFP une source sécuritaire impliquée dans le dossier.

Il s'agit de l'opération Doppelgänger (dans certains folklores européens, un Doppelgänger est le double maléfique d'une personne), déjà documentée en 2022 notamment par l'organisation européenne EU DisinfoLab et le géant américain Meta.

Fin septembre, la maison mère de Facebook a annoncé avoir démantelé sur sa plateforme une opération "d'influence secrète" provenant de Russie pour amplifier la visibilité de ces articles issus de sites pirates, pour laquelle ses promoteurs, deux sociétés de conseil en marketing et technologie de l'information, avaient dépensé 105.000 dollars.

"Meta espérait que son rapport mettrait fin aux opérations, ce ne fut pas le cas", explique la source sécuritaire.
L.D. avec AFP