Le maire de Téhéran reçu en grande pompe à l’hôtel de Ville de Bruxelles: “Une grave faute politique”

Le Brussels Urban Summit 2023, un sommet où 2.000 politiques, académiciens et représentants de la société civile se rassemblent pour discuter du futur des villes, s’est ouvert ce lundi dans la capitale. Au total, 600 villes y sont représentées, dont celle de Téhéran. Et pour l’occasion, Alireza Zakani, maire de la capitale iranienne, a fait le déplacement jusqu’à Bruxelles. Ce dernier a même été reçu à l’hôtel de Ville de Bruxelles par Philippe Close. Une invitation qui a provoqué de vives réactions les rangs politiques belges, certains allant même jusqu’à dénoncer une “faute politique”.

“Sur la photo, au premier rang, quatrième à gauche, on peut voir le maire de Téhéran! Fondateur de la société des partisans de la révolution islamique, membre des gardiens de la révolution, soutien du régime iranien réprimant sa population dans le sang, dont à Téhéran! Son invitation par Pascal Smet est une grave faute politique”, a notamment tweeté la députée fédérale Sophie Rohonyi (Défi).

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Même son de cloche du côté de David Leisterh (MR), député bruxellois et président du MR bruxellois. “C’est choquant et regrettable. Je demande des explications: dérouler le tapis rouge à ceux qui détiennent des otages n’est pas acceptable”, a-t-il écrit en référence à la récente libération de l’otage belge Olivier Vandecasteele, emprisonné en Iran pendant 455 jours. “Inscrivez le corps des gardiens de la révolution islamique sur la liste des organisations terroristes, renforcez les sanctions et faites revenir notre ambassadeur belge à Téhéran dès que possible. Et si possible, n’invitez pas des terroristes dans l’hôtel de Ville ‘le plus propre’ d’Europe”, a pour sa part réagi Theo Francken.

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Du côté de Philippe Close, on explique ne pas exclure les invités “au cas par cas”. “Les différentes rencontres sont organisées par la Région Bruxelles-Capitale avec Metropolis World Congress, Eurocities et le sommet de l’Initiative des Maires champions de l’OCDE. Ce sont donc des réseaux de villes que nous invitons”, nous explique la porte-parole du bourgmestre de Bruxelles. “Nous n’excluons pas au cas par cas.”

Interpellé sur cette présence dans la capitale belge, le secrétaire d’État bruxellois Pascal Smet, en charge des Relations européennes et internationales, rappelle que l’accès au territoire est une compétence du Fédéral et que l’octroi d’un visa relève de l’Office des étrangers et du ministère des Affaires étrangères. Il rejette donc la responsabilité à Hadja Lahbib. “Le Brussels Urban Summit est une grande conférence avec plus de 2.600 participants inscrits en provenance de 600 villes du monde entier”, précise le porte-parole de M. Smet. “Téhéran est membre de ce réseau mondial et a été invité à ce titre”.

“Bruxelles est une capitale diplomatique. Ce n’est pas parce que certaines personnes sont présentes qu’on est pour autant d’accord avec elles. La concertation reste le cœur de la diplomatie”, dit-on encore auprès du cabinet Smet.

Du côté du cabinet de la ministre Hadja Lahbib (MR), on précise que Pascal Smet “a, malgré l’avis négatif des Affaires étrangères, décidé d’inviter, entre autres, le maire de Téhéran au Brussels Urban Summit. Il a expressément demandé à nos services de ne pas s’y opposer en soulignant l’importance pour la Région bruxelloise d’avoir la représentation de Téhéran à cet évènement”, peut-on lire sur le site de la rtbf.