« C’est énorme » : deux tiers des nappes phréatiques françaises sous les normales

Il y a un mois, 68 % des nappes étaient à des niveaux modérément bas à très bas en France. Une nouvelle sécheresse estivale, du même niveau voire pire que celle de l’an passé, se profile.

Une nouvelle sécheresse estivale, du même niveau voire pire que celle de l’an passé, se profile. LP
Une nouvelle sécheresse estivale, du même niveau voire pire que celle de l’an passé, se profile. LP

    La situation est alarmante. Deux tiers des nappes phréatiques en France métropolitaine sont toujours sous les normales, a annoncé ce mercredi le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu sur CNews. « On a deux tiers du pays où les nappes sont sous les normales, 66 % c’est énorme », a estimé le ministre, attribuant cette situation aux effets du changement climatique.

    Par rapport à l’an dernier à la même époque, la situation des nappes « est plus contrastée », avec des régions où elle « est meilleure, comme la Bretagne », et d’autres « où c’est pire, comme en Vallée du Rhône et en Méditerranée », a expliqué Christophe Béchu.



    « Il y a donc des inquiétudes très vives » sur ces zones et « une nécessité d’économiser davantage l’eau », a-t-il souligné, indiquant qu’une quinzaine de départements connaissent déjà des restrictions d’eau importantes.

    « Longtemps, on a vécu comme des enfants gâtés »

    « Longtemps, on a vécu comme des enfants gâtés en pensant qu’on n’allait jamais manquer d’eau », a déclaré Christophe Béchu. En cause ? Une bétonisation trop importante, selon lui : « Ces 50 dernières années, on a plus artificialisé les sols qu’en 500 ans ». Il a également pointé du doigt la nécessité de « lutter contre le gaspillage » et de mieux s’adapter au fait que nous aurons « moins d’eau disponible ».

    Le Bureau de recherches géologiques et minières, en charge de la surveillance des nappes, doit publier mercredi après-midi son bilan complet pour le mois de mai. Il y a un mois, 68 % des nappes étaient à des niveaux modérément bas à très bas en France, renforçant les craintes d’une nouvelle sécheresse estivale comparable voire pire à celle de 2022.

    Les pluies du printemps « moins efficaces »

    Depuis, il a certes plu abondamment sur certaines régions, mais « les pluies de mai et de juin sont moins efficaces », car une large partie d’entre elles sont absorbées par la végétation. Elles ne pénètrent donc pas jusqu’aux nappes phréatiques, principales réserves d’eau potable, a expliqué le ministre.



    Avec le dérèglement du climat, « l’eau tombe parfois de manière plus brutale, plus concentrée, et une grande part de cette eau qui tombe est absorbée à cause de l’augmentation des températures ». Ce phénomène a une double conséquence : « Moins d’eau pour les activités humaines et de l’autre côté, des catastrophes provoquées par le ruissellement et des orages extrêmement violents ». Comme ceux connus ces derniers jours dans certaines régions.