VIDÉO - Guerre en Ukraine : une surface grande comme six fois la Belgique serait minée

Publié le 14 juin 2023 à 17h15

Source : TF1 Info

Des ONG alertent sur l'utilisation des mines en Ukraine et leur nombre conséquent sur le territoire.
On en trouverait sur 30% de la surface du pays.
Si la Russie est le premier utilisateur, l'armée de Kiev a aussi recours à ces armes.

L'Ukraine, terrain miné. Après 16 mois de guerre, l'Ukraine ne subit pas seulement les séquelles des bombardements. Il serait devenu le pays le plus miné au monde devant la Syrie et l'Afghanistan. Environ 30% du territoire serait concerné, soit 170.000 km2 de la surface du pays, selon les chiffres de Kiev, repris par plusieurs ONG. C'est une surface équivalente à six fois la taille de la Belgique.

Si la Russie demeure le principal utilisateur de ce fléau pour les générations futures, l'Ukraine n'est pas en reste, selon les observateurs du conflit. Certaines sont des armes conventionnelles, comme les mines anti-véhicule, mais d'autres sont prohibées. C'est le cas des mines antipersonnel, proscrites par la convention d'Ottawa de 1997, dont l'Ukraine est partie prenante, mais pas la Russie.

Des dizaines d'années pour décontaminer l'Ukraine

"Les champs de mines sont un des éléments de la défense russe", a souligné un rapport du centre de recherche britannique RUSI en mai, et Moscou les utilise "de manière extensive, mêlant mines antichars et mines antipersonnel avec de multiples mécanismes de déclenchement pour compliquer le bréchage (percée des lignes de défense, ndlr)". Si les Russes ont pu disséminer autant d'engins explosifs, c'est notamment grâce au système OSDM Zemledeliye. Il s'agit d'un "lance-mines", installé à l'arrière d'un camion militaire, qui permet d'envoyer jusqu'à 600 mines antichars ou antipersonnel dans un rayon de 15km. Des mines PFM-1, interdites, peuvent également être larguées depuis un mortier, un hélicoptère ou un avion.

Côté ukrainien, Kiev, aux termes de la convention d'Ottawa, avait commencé à détruire ses stocks, mais s'est interrompu au début de la guerre du Donbass en 2014. En janvier, l'organisation Human Rights Watch avait mis en garde l'Ukraine contre "l'usage apparent" par ses forces de ces armes interdites dans la région d'Izioum (est).

Les mines antipersonnel perverses sont redoutables : elles visent à tuer ou mutiler, certaines sont conçues pour arracher les membres, d'autres pour frapper au bas-ventre. Les organisations spécialisées estiment qu'il faudra des dizaines d'années pour décontaminer le territoire. Selon Kiev, plus de 750 civils sont morts à cause des mines depuis le début du conflit.

Outre les mines antipersonnel et les mines antichar, les armes à sous-munitions sont aussi utilisées massivement. Interdites par la convention d'Oslo de 2008 (que ni Moscou ni Kiev n'ont signée), ces engins n'explosent pas dans 15 à 30% des cas et constituent ainsi une menace à long terme. Sans compter les engins piégés artisanaux. "Les troupes russes sont notoirement créatives, elles piègent des animaux, des cadavres, posent des doubles voire triples pièges sur les routes, dans les champs et les forêts", souligne un rapport du centre de réflexion Globsec basé à Bratislava.


Thomas GUIEN

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