« En cœur pour l’Ukraine » : Dussollier, Duperey… Marc Jolivet réunit de nombreux artistes sur scène

De l’humour et des chansons, de la magie, des textes, des cartes blanches encore… À l’appel de Marc Jolivet, une quarantaine d’artistes donnent rendez-vous au public ce dimanche 18 juin au Casino de Paris pour une soirée en soutien au pays de Volodymyr Zelensky via l’association Doc 4 Ukraine.

Marc Jolivet est notamment humoriste. Il organise une soirée en soutien à l'Ukraine via l’association Doc 4 Ukraine. LP/Jean-Baptiste Quentin
Marc Jolivet est notamment humoriste. Il organise une soirée en soutien à l'Ukraine via l’association Doc 4 Ukraine. LP/Jean-Baptiste Quentin

    André Dussollier, Éric Antoine, Anne Roumanoff, CharlElie Couture, Julie Ferrier, Les Coquettes, Nelson Monfort encore, mais aussi Anny Duperey, Valérie Damidot, David Jarre ou Tom Novembre… Sous l’impulsion de Marc Jolivet, une quarantaine d’artistes, humoristes, chanteurs ou écrivains vont se succéder, ce dimanche 18 juin à partir de 18 heures sur la scène du Casino de Paris. Avec des places vendues entre 15 et 49 euros, la soirée « En cœur pour l’Ukraine » se tient au profit de Doc4Ukraine.

    Créée en 2022 après l’invasion du pays par les forces russes, l’association, réseaux d’entreprises et d’établissements, vient en aide aux hôpitaux en leur fournissant alimentation et matériel indispensable à leur fonctionnement. Depuis un peu plus d’un an, l’organisation a déjà expédié plus de 1 500 tonnes d’aide, dont six ambulances. Avec les bénéfices de la soirée qui lui seront reversés intégralement, elle vise l’envoi de nouveaux véhicules de secours.

    Anny Duperey : « Je suis effrayée par l’apathie des gens au sujet de cette guerre »

    « J’ai besoin de me sentir utile », explique Marc Jolivet qui présentera la soirée en compagnie de Fabrice Drouelle, la voix d’Affaires sensibles sur France Inter. « À 72 ans, j’ai la belle vie, mais à un moment il faut y aller, poursuit-il. Mais quoi ? Je n’allais pas aller sur le front, ce que je sais faire c’est monter des spectacles, ce n’est pas grand-chose, mais c’est déjà ça. » Il appelle alors le patron du Casino et lui propose « une soirée à laquelle aucun des soutiens de Poutine ne voudrait venir. »

    Après divers coups de fil, les voici quarante pour une soirée qui s’annonce riche et variée. « Il va y avoir du monde, ça va être assez court pour chacun », souffle Anne Roumanoff qui n’a pas hésité à répondre présente. « Je dois avoir une tête d’association caritative, j’ai au moins une sollicitation par jour et j’en refuse pour la plupart, explique celle qui a créé sa propre association, Solidarité avec les soignants, en 2020. Mais là, j’ai dit oui, je trouvais que c’était important. »

    « Je me mobilise quand il y a un truc vraiment humainement ignoble », explique l'actrice Anny Duperey.
    « Je me mobilise quand il y a un truc vraiment humainement ignoble », explique l'actrice Anny Duperey. LP/Fred Dugit

    « Être sur cette scène, c’est quelque chose de concret, c’est mieux que de simples paroles », estime pour sa part le comédien Christophe Malavoy. « On s’est battu contre le fascisme, le nazisme, et malheureusement l’histoire se répète. La liberté de s’exprimer, de penser, est toujours quelque chose à défendre », souligne-t-il. « Ça se défend la démocratie, c’est le moins mauvais des systèmes comme disait Churchill, mais ça se défend », insiste Jolivet. « Alors on est là, il faut toujours être prêt à reprendre les armes, reprend Malavoy. Il y a celles qui tuent, et puis il y a la culture. »

    « Avec cette soirée, il s’agit de mobiliser mais aussi de sensibiliser, glisse Caroline Didier, la présidente de Doc4Ukraine. C’est important que les gens comprennent la dimension européenne de ce conflit. Ils semblent avoir moins peur que ça les concernent par rapport au 24 février 2022 (la date de l’invasion russe), et c’est là qu’est le vrai danger : on pense que c’est stable, mais tout peut basculer. » « Il y a l’aide militaire, importante, mais aussi humanitaire et morale, poursuit Christophe Malavoy. C’est important, moralement, que les Ukrainiens sentent qu’ils ne sont pas seuls. »

    « On ne s’habitue pas à la guerre, il faut la combattre »

    « Je suis effrayée par l’apathie des gens au sujet de cette guerre, poursuit l’actrice Anny Duperey. Je me mobilise quand il y a une injustice, un truc vraiment humainement ignoble, ça me semblait évident puisque je pouvais être là, de venir ». « On ne s’habitue pas à la guerre, il faut la combattre, assène Malavoy. Comme disait Shakespeare : La guerre et la luxure, il n’y a qu’elles qui soient toujours de mode. Il faut tout faire pour que les gens ne s’y habituent pas, les enjeux sont si grands ! Poutine a la puissance nucléaire quand même. »

    « On s’habitue à tout malheureusement, une actualité chasse l’autre, c’est pourquoi je trouve formidable qu’autant d’artistes se mobilisent, reprend Anne Roumanoff. Ce n’est vraiment pas grand-chose, c’est une goutte d’eau dans un océan. Mais ce petit quelque chose, on m’en donne l’occasion et je la saisis. » « On y pense à l’Ukraine, et puis au bout d’un moment on s’habitue, et c’est malheureux, il faut lutter contre cela », regrette encore Anny Duperey. Elle interprétera avec Frédéric Zeitoun la chanson « J’aimerais » sur laquelle elle a posé la voix. Cela dit, notamment, « J’aimerais que la barbarie ne soit plus dans le dictionnaire qu’un nom de figue, de douceur »…

    « En cœur pour l’Ukraine », soirée spéciale au Casino de Paris (Paris IXe) le dimanche 18 juin à partir de 18 heures, de 15 à 49 euros.