Assassinat de Samuel Paty : le Sénat vote la création d'une commission d'enquête

L'hommage à Samuel Paty le 20 octobre 2020 à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) ©AFP - BERTRAND GUAY
L'hommage à Samuel Paty le 20 octobre 2020 à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) ©AFP - BERTRAND GUAY
L'hommage à Samuel Paty le 20 octobre 2020 à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) ©AFP - BERTRAND GUAY
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C'est à main levée que les sénateurs ont décidé d'enquêter sur les circonstances qui ont conduit à l'assassinat du professeur Samuel Paty en octobre 2020. Le Sénat veut comprendre pourquoi l'enseignant n'a pas été suffisamment soutenu par l'administration alors qu'il était clairement menacé.

Jusqu'à quel point Samuel Paty a-t-il été abandonné par l'administration face à la menace islamiste qui pesait sur lui ?
Le Sénat va tenter de répondre à cette question à travers une commission d'enquête. Une commission qui "examinera la question du signalement et du traitement des pressions, menaces et agressions dont les enseignants sont victimes".
Mickaëlle Paty, la sœur de l'enseignant assassiné, entend demander des comptes aux responsables. Elle s'en est expliqué récemment dans une lettre publiée sur le site d'information Factuel où elle évoquait les "personnes responsables de la mauvaise gestion, du traitement erroné de la menace pesant sur mon frère et du défaut de prévoyance qui en a découlé". Dans ce courrier, elle demandait justement l'ouverture d'une enquête parlementaire. Selon Me Virginie Le Roy, l'avocate d'une partie de la famille de Samuel Paty, il y a eu "des dysfonctionnements à tous les niveaux, concernant aussi bien le ministère de l'Education nationale que celui de l'Intérieur. Un loupé général, avec des conséquences dramatiques".

Les explications d'Antoine Marette sur la commission d'enquête du Sénat

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Le calvaire de Samuel Paty est aussi au centre de l'affaire du fonds Marianne, ce fonds à la gestion controversée lancé par la ministre Marlène Schiappa après l'assassinat de l'enseignant. Ce matin, la commission d'enquête sénatoriale a auditionné Mohamed Sifaoui, le journaliste dont l'association a été la principale bénéficiaire du fonds. Mohamed Sifaoui dit avoir été "trahi et manipulé par le pouvoir politique". "La première erreur que j'ai faite, c'est d'avoir fait confiance à Marlène Schiappa", a déclaré le journaliste aux sénateurs.

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Le 31 décembre dernier lors de ses voeux, Emmanuel Macron avait promis de poser les jalons d'un Service national universel, comprenez par là obligatoire. C'est un projet moins ambitieux qu'a annoncé ce matin la secrétaire d'Etat à la jeunesse Sarah El Haïry. Le SNU prendra la forme d'un stage de 12 jours pour les élèves de seconde qui le souhaitent.
L'obligation attendra, car il s'agit d'abord de donner envie aux jeunes d'effectuer ce service. Avec deux maîtres mots, la cohésion et la rencontre.

La croissance française ralentit selon l'INSEE. Dans sa dernière note de conjoncture, l'Institut national de la statistique table sur une hausse de 0,6% du produit intérieur brut en 2023, contre 2,5% en 2022. Par ailleurs, l'INSEE prévoit une inflation de 5% cette année contre 5,2% l'an dernier.

Dans ce contexte économique incertain, la Banque centrale européenne a annoncé aujourd'hui une nouvelle hausse de ses taux directeurs, la 8e hausse consécutive depuis juillet dernier. Résultat, en un an, ils sont passés de 0 à 3,5%. Rappelons que ces taux directeurs déterminent les taux accordés aux emprunteurs, qu'il s'agisse des particuliers ou des entreprises.

Cette question dans l'actualité politique : le gouvernement, privé de majorité absolue, va-t-il former une coalition avec la droite ? Dans un entretien au Figaro, Elisabeth Bone a fermé la porte à cette éventualité. "Les Républicains n'ont pas manifesté l'intention d'en discuter", tranche la Première ministre.
Mais au Sénat, dominé par la droite, la porte reste entrebâillée. Dans une interview à l'AFP, le président Gérard Larcher évoque un accord politique global. Et pour lui, la balle est dans le camp d'Emmanuel Macron.

Le bilan du terrible drame survenu hier au large de la Grèce reste le même ce soir, 78 migrants morts noyés dans le naufrage de leur embarcation partie de Libye. Mais l'OIM, l'Organisation internationale pour les migrations, redoute des centaines de morts supplémentaires. Il y avait selon le gouvernement grec au moins 750 migrants à bord du chalutier.
Ce drame révèle aussi une évolution dans les routes de l'immigration clandestine vers l'Europe. Le bateau naufragé voulait éviter la Grèce, car à Athènes, le gouvernement de droite a mis en place une politique migratoire très restrictive.

«Le dernier coup de couteau d’un assassinat politique ». Au Royaume-Uni, Boris Johnson réagit mal à la publication d’un rapport détaillé sur ses déclarations devant le Parlement au sujet des fêtes pirates de Downing Street. Des fêtes organisées illégalement en pleine pandémie de Covid. L’ancien Premier ministre a délibérément menti, conclut cette commission d’enquête parlementaire.

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