Des scientifiques ont trouvé des traces de nos ancêtres ayant vécu il y a 1,64 milliard d’années
Des scientifiques ont trouvé des traces de nos ancêtres ayant vécu il y a 1,64 milliard d'années, des fossiles étonnants de cellules eucaryotes.
Quand on dit stéroïdes, on pense au culturisme, au dopage. En réalité, les stéroïdes, au sens large, ou plutôt les “stérols”, regroupent aussi le cholestérol et phytostérol qui composent les membranes des cellules eucaryotes (qui ont un noyau), la vitamine D ou les acides biliaires. Mais dans des roches australiennes datant d’il y a 1,64 milliard d’années, des scientifiques ont trouvé un nouveau type de stérols, les “protostérols“, véritables témoins d’une “vie complexe” à cette période.
Des scientifiques ont trouvé des traces de nos ancêtres ayant vécu il y a 1,64 milliard d’années
Ainsi, l’on sait désormais que les ancêtres communs des animaux, des champignons et des plantes, pour ne citer qu’eux, étaient déjà présents sur notre planète plus d’un milliard et demi d’années avant notre ère. Les toutes premières traces de vie, elles, remontent à quelque 3,8 milliards d’années, mais là n’est pas la question aujourd’hui.
Il faut bien se rendre compte que trouver des fossiles d’un tel âge est une véritable chance tant leur préservation nécessite des conditions particulières. C’est ce qui a motivé le Pr. Jochen Brocks, chercheur à l’Université nationale australienne (ANU), et son équipe à opter pour une approche différente : partir à la recherche de traces moléculaires. Mais que chercher au juste ? “Presque tous les eucaryotes synthétisent des stéroïdes, tels que le cholestérol produit par les humains et la plupart des autres animaux, explique le Pr Benjamin Nettersheim de l’université de Brême, co-auteur de l’étude. […] En recherchant des stéroïdes fossilisés dans les roches anciennes, nous pouvons retracer l’évolution d’une vie de plus en plus complexe.”
Des fossiles étonnants de cellules eucaryotes
Cette idée avait été émise dans les années 1990 par le biochimiste allemand Konrad Bloch, lauréat avec Feodor Lynen du prix Nobel de physiologie ou médecine de 1964 pour leurs découvertes sur les mécanismes et la régulation du cholestérol et le métabolisme des acides gras. Les chercheurs ont donc comparé les stéroïdes actuels pour en déduire la structure chimique de potentiels équivalents fossiles et ils sont partis à la recherche de ces signatures sur des roches, de nombreuses roches, équipés de laser et de spectromètre de masse à haute résolution.
“Une fois que nous avons identifié notre cible, nous avons découvert que des dizaines d’autres roches, prélevées dans des cours d’eau vieux d’un milliard d’années à travers le monde, regorgeaient de molécules fossiles similaires”, explique encore le Pr. Brocks. Avec certaines bactéries, ces communautés cellulaires ont pu émettre de fortes quantités d’oxygène dans l’atmosphère. Peu après, la Terre s’est malheureusement recouverte de glace, faisant disparaître la majorité de ces organismes. Quelques-uns ont survécu – sélection naturelle -, nos véritables ancêtres !