Bangladesh: Pour réduire sa peine de prison, il a pendu des dizaines d’autres détenus

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BangladeshPour réduire sa peine de prison, il a pendu des dizaines d’autres détenus

Après avoir convaincu les autorités de ses compétences en matière de nœud coulant, un prisonnier a joué le rôle de bourreau durant 15 ans pour retrouver la liberté plus rapidement. 

Depuis l’indépendance du Bangladesh d’avec le Pakistan en 1971, près de 500 personnes y ont été exécutées par pendaison.

Depuis l’indépendance du Bangladesh d’avec le Pakistan en 1971, près de 500 personnes y ont été exécutées par pendaison.

AFP

Pendant ses 32 années d’incarcération au Bangladesh, Shahjahan Bhuiyan est devenu bourreau pour obtenir des réductions de peine. Après avoir exécuté des dizaines d’autres prisonniers, il a obtenu d’être libéré dimanche. «Sa sentence a été réduite grâce à toutes les pendaisons qu’il a réalisées», a déclaré à l’AFP, le directeur adjoint de la prison centrale de Dacca.

Shahjahan Bhuiyan, qui avait montré ses compétences en matière de nœud coulant aux responsables de la prison, a réalisé 26 exécutions, a-t-il précisé. Shahjahan Bhuiyan, désormais âgé de 74 ans, a notamment exécuté des officiers reconnus coupables du coup d’Etat de 1975 et du meurtre du président d’alors Sheikh Mujibur Rahman, fondateur du Bangladesh et père de l’actuelle Première ministre, Sheikh Hasina.

En 2015, il a également pendu Ali Ahsan Mohammad Mujahid, numéro deux du plus important parti islamiste du pays, Jamaat-e-Islami, et Salahuddin Quader Chowdhury, un proche conseiller de Khaleda Zia, la cheffe du principal parti d’opposition, le parti nationaliste du Bangladesh, selon un responsable pénitentiaire qui a requis l’anonymat. Les deux hommes étaient condamnés pour des crimes commis lors de la guerre d’indépendance de 1971 d’avec le Pakistan.

«Si je ne les avais pas pendus, quelqu’un d’autre l’aurait fait»

Shahjahan Bhuiyan, qui avait été condamné à 42 ans de prison pour meurtre, défend ses actes, expliquant qu’ils lui ont permis de réduire sa peine. «Si je ne les avais pas pendus, quelqu’un d’autre l’aurait fait», a-t-il dit dimanche à des journalistes. «Même si je ressentais de la sympathie, en tant que codétenu, je devais le faire».

Depuis l’indépendance du Bangladesh d’avec le Pakistan en 1971, près de 500 personnes y ont été exécutées par pendaison. Tous les bourreaux sont des prisonniers de longue date qui ont été formés. La première exécution de Shahjahan Bhuiyan a été celle, en 2007, d’Ershad Sikder, accusé d’avoir tué 24 personnes. «Quelque soit le crime commis pas une personne, lorsqu’elle va mourir, vous ressentez de la sympathie pour elle», a encore déclaré Shahjahan Bhuiyan. «J’ai purgé une longue peine de prison, les autorités ont veillé à mon confort. J’ai passé du bon temps», a-t-il ajouté.

(AFP)

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