L’extrême droite allemande vise la chancellerie

« Bien sûr [que nous présenterons un candidat à la chancellerie]. Nous l’aurions fait même sans les sondages actuels », a déclaré Mme Weidel à RTL/NTV. Elle a toutefois ajouté que les membres du parti auraient le dernier mot en la matière. [EPA-EFE/FILIP SINGER]

L’Alternative pour l’Allemagne (AfD), parti d’extrême droite, disposera pour la première fois d’un candidat à la chancellerie en 2025, a confirmé la coprésidente de l’AfD, Alice Weidel, alors que son parti, enhardi, monte en flèche dans les sondages.

Traditionnellement, seuls les partis les plus susceptibles de diriger le gouvernement désignent explicitement un candidat à la fonction suprême de l’Allemagne avant les élections fédérales, de sorte que le SPD et la CDU ont toujours été les seuls à le faire. Le FDP, un petit parti de centre droit, s’était attiré des moqueries en 2002 lorsque son chef, Guido Westerwelle, s’était porté candidat à la chancellerie.

« Bien sûr [que nous présenterons un candidat à la chancellerie]. Nous l’aurions fait même sans les sondages actuels », a déclaré Mme Weidel à RTL/NTV. Elle a toutefois ajouté que les membres du parti auraient le dernier mot en la matière.

Tino Chrupalla, deuxième coprésident de l’AfD, a soutenu Mme Weidel en déclarant qu’il était « logique » qu’un responsable politique de l’AfD se présente comme candidat à la chancellerie.

L’AfD a été initialement fondée en tant que parti eurosceptique en 2013, mais a progressivement recentré son attention sur la migration.

Un nouveau sondage publié mardi par RTL/NTV le place en deuxième position avec 19 %, derrière la CDU (27 %) et devant le SPD (18 %), le parti du chancelier Olaf Scholz.

Cette montée en puissance dans les sondages est liée à l’expression d’un mécontentement à l’égard de la coalition gouvernementale tripartite qui ne cesse de se déchirer. « Le vote protestataire joue un rôle lorsqu’un gouvernement ne parvient pas à satisfaire les électeurs avec sa politique », a récemment expliqué à EURACTIV Uwe Jun, un politologue de l’Université de Trèves.

Cette évolution pourrait bientôt devenir importante pour l’UE également, puisque l’AfD envisage de faire campagne pour les élections européennes de 2024 en promettant de dissoudre les institutions européennes.

« Nous […] cherchons à dissoudre l’UE de manière ordonnée et voulons créer une nouvelle communauté européenne économique et fondée sur les intérêts, une ligue des nations européennes », peut-on lire dans une proposition de la direction du parti dans le cadre du manifeste pour les élections européennes, qui a été révélée lundi.

Les propositions pour le manifeste seront votées par les membres lors de la conférence du parti en juillet.

Allemagne : l’extrême droite dépasse le SPD d’Olaf Scholz dans les sondages

En Allemagne, le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne gagne en popularité, selon un récent sondage qui le place en deuxième position — devant le Parti social-démocrate d’Allemagne du chancelier Olaf Scholz.

Inscrivez-vous à notre newsletter

S'inscrire