Le Brexit coûterait 3,5 milliards d’euros par an à l’Écosse

L’Écosse subit un revers de 3 milliards de livres sterling par an sur ses recettes publiques en raison de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, a déclaré le gouvernement écossais dans un rapport publié vendredi (23 juin). [EPA-EFE/ROBERT PERRY]

Dans un rapport publié vendredi dernier (23 juin), le gouvernement écossais estime que l’Écosse enregistre une perte annuelle de 3 milliards de livres sterling sur ses recettes publiques en raison de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.

Le chiffre de 3 milliards de livres provient des prévisions établies par le Bureau de la responsabilité budgétaire, une agence publique britannique, qui s’attend à ce que le PIB du Royaume-Uni soit inférieur de 4 % à long terme en raison du Brexit.

Par ailleurs, le rapport souligne la hausse de l’inflation des prix des denrées alimentaires, qui a atteint son niveau le plus élevé en 45 ans, et indique que le Brexit est responsable d’un tiers de cette hausse.

Selon le rapport, 44 % des entreprises écossaises ont indiqué que le Brexit était la principale cause de leurs difficultés à commercer à l’étranger, tandis que 45 % des entreprises touristiques des Highlands et des îles d’Écosse ont indiqué que la pénurie de personnel était due à la suppression de la liberté de circulation.

En juillet 2022, le groupe de lobbying UK Hospitality a fait état de 40 000 postes vacants dans le secteur écossais de l’hôtellerie et de la restauration.

Référendum sur l’indépendance

Pour rappel, l’Écosse a voté à 62 % contre 38 % en faveur du maintien dans l’Union européenne. Il s’agit du plus important pourcentage de votes en faveur du maintien du Royaume-Uni dans l’UE en dehors de Londres. Le gouvernement écossais a d’ailleurs répété que « le seul moyen d’inverser de manière significative les pertes infligées par le Brexit et de s’assurer d’avoir un siège à la table de l’union de nations la plus puissante du monde consiste à ce qu’une Écosse indépendante rejoigne à nouveau l’Union européenne ».

« Nous sommes déterminés à rejoindre l’Union européenne en tant que pays indépendant », peut-on également lire dans le rapport.

L’administration indépendantiste du Parti national écossais a exigé un nouveau référendum sur l’indépendance, promettant d’utiliser les élections générales nationales au Royaume-Uni, prévues en 2024, comme un plébiscite de facto si le gouvernement conservateur de Westminster bloque la tenue du référendum.

Le gouvernement d’Édimbourg s’est plaint que son économie, qui dépend particulièrement du tourisme, a été durement touchée par la fin de la libre de circulation et par les nouvelles règles britanniques sur les migrants économiques. Le seuil de revenu minimal fixé par le gouvernement de Boris Johnson est supérieur au salaire moyen de milliers d’emplois dans l’industrie du tourisme, souvent saisonniers.

Le gouvernement écossais a demandé que la politique d’immigration devienne une question politique dévolue pour qu’il puisse adapter ses propres règles migratoires, une requête qui a été rejetée par Westminster.

« Brexit regret » ?

Vendredi a marqué le septième anniversaire du référendum sur le Brexit, entraînant la publication d’une série de nouveaux sondages d’opinion sur l’adhésion à l’UE et un rapprochement avec l’Union.

Selon un sondage publié par l’Institut Tony Blair, 78 % des personnes interrogées souhaitent désormais une relation plus étroite avec l’UE, parmi eux, 71 % des électeurs avaient voté en faveur du Brexit.

Le sondage indique également que 56 % des personnes souhaitent que le Royaume-Uni rejoigne au moins le marché unique, alors que 43 % d’entre elles sont favorables à une adhésion complète à l’UE.

Le sondage réalisé par YouGov indique quant à lui que 58 % des Britanniques voteraient en faveur d’un retour dans l’UE si un nouveau référendum était organisé.

L'Écosse indépendante chercherait à réintégrer l'UE

Une Écosse indépendante chercherait immédiatement à réintégrer l’UE mais conserverait la livre sterling, a annoncé le gouvernement écossais.

[Édité par Anne-Sophie Gayet]

Inscrivez-vous à notre newsletter

S'inscrire