CARTES - Comment la gauche a perdu du terrain en Europe ces dix dernières années
Par Noémie LairEn remportant largement les législatives dimanche, la droite conservatrice renforce son assise en Grèce, comme dans une grande partie de l'Union européenne. La gauche perd elle du terrain. En dix ans, le nombre de pays menés par des gouvernements de gauche ou de centre-gauche a été divisé par deux.
Les conservateurs s'installent dans la durée en Grèce, comme dans une large partie toute l'Union européenne. Ils ont remporté la majorité absolue aux élections législatives dimanche, ce qui va permettre au Premier ministre sortant, Kyriakos Mitsotakis, d'entamer un nouveau mandat. Dans le même temps, les partis de gauche ont de plus en plus de difficultés à se faire entendre et à e faire élire en Europe.
En dix ans, moitié moins de pays dirigés par la gauche
En 2013, 13 pays de l'Union européenne étaient dirigés par des gouvernements de gauche ou de centre-gauche : Autriche, Belgique, Bulgarie, Croatie, République Tchèque, Danemark, France, Italie, Lituanie, Malte, Roumanie, Slovaquie et Slovénie.
Dix ans plus tard, ils ne sont plus que six : Portugal, Espagne, Allemagne, Slovénie, Malte et Danemark. Et encore, en Allemagne, les sociaux-démocrates partagent le pouvoir avec les Libéraux et les Verts, et au Danemark, c'est une coalition de centre-gauche et centre-droit, avec une politique migratoire très restrictive.
Pendant ce temps, la droite radicale gagne du terrain
La Scandinavie est d'ailleurs l'un des marqueurs de ce glissement vers la droite. Pendant longtemps, elle a été un bastion de la social-démocratie. En Finlande, le Premier ministre de centre-droit, Petteri Orpo, vient de former une coalition avec le Parti des Finlandais, d'extrême droite, arrivé deuxième aux législatives d'avril dernier. Ce parti a obtenu sept postes dans le nouveau gouvernement. En Suède, en octobre 2022, le Premier ministre de droite Ulf Kirstersson s'est lui aussi allié avec l'extrême droite, qui soutient aujourd'hui son gouvernement.
En Lettonie également le Premier ministre Arturs Krišjānis Kariņš a signé un pacte de coalition avec l’extrême droite de l’Alliance nationale. Quatre ministres sont membres du gouvernement depuis l’automne dernier. L'Italie connait également ce type d'alliance des droites et des populistes avec l'arrivée de Giorgia Meloni à la tête du pays. Sans oublier la Pologne et la Hongrie, qui sont dirigées depuis respectivement 2015 et 2010 par des partis nationalistes ultra-conservateurs.
Références