Au moins trente et un soldats et trois supplétifs de l’armée ont été tués lundi 26 juin dans une attaque de djihadistes présumés dans le nord du Burkina Faso, a annoncé mardi l’armée, des sources sécuritaires ayant annoncé à l’Agence France-Presse (AFP) qu’une autre attaque avait fait des dizaines de morts.
« Un convoi de ravitaillement escorté par des unités militaires, de retour de Djibo », ville assiégée depuis des mois par les djihadistes dans la région du Sahel (Nord), a été lundi « la cible d’une embuscade » à Namsiguia, dans la région Centre-Nord, selon un communiqué de l’armée burkinabée.
« Les combats, particulièrement violents, ont causé d’importantes pertes, malgré la réponse vigoureuse des unités », ajoute-t-il, parlant d’un « bilan provisoire » de trente et un soldats et trois Volontaires pour la défense de la patrie (VDP, supplétifs civils de l’armée) tués, tandis qu’une « dizaine d’éléments sont toujours recherchés par les renforts » dépêchés sur place. Selon l’armée, « plus de quarante terroristes ont été neutralisés ».
L’armée n’évoque pas dans son communiqué une autre attaque, commise lundi dans la même région, qui, selon des sources sécuritaires à l’AFP, a également fait des « dizaines de morts », en majorité des VDP.
« Des groupes terroristes ont attaqué le village de Noaka », dans la région Centre-Nord, « ciblant principalement les VDP », selon l’une de ces sources. « On a perdu des dizaines d’hommes à Noaka et plusieurs sont blessés », a déclaré un responsable local des VDP. « Plusieurs autres combattants sont toujours portés disparus », selon lui.
Recrudescence des attaques djihadistes
Selon un habitant de la zone, « c’est un massacre qui a eu lieu à Noaka », estimant à « une trentaine » le nombre de VDP tués lors de cette attaque et évoquant de « nombreux blessés ». « Les vaillants combattants, appuyés par l’armée, ont permis d’infliger également une lourde perte aux assaillants », a-t-il ajouté, parlant également de « plusieurs motocyclettes et [d’]armement récupérés ».
Le responsable local des VDP a également affirmé qu’une autre attaque s’était produite lundi à Gayéri, dans la province de la Komondjari (Est) ; quatre supplétifs de l’armée y ont été tués.
Les populations de Tanwalbougou (Est) avaient manifesté le même jour contre la recrudescence des attaques djihadistes, appelant à un ravitaillement de leur localité sous blocus des groupes armés depuis plusieurs semaines, selon des habitants.
Le Burkina est pris depuis 2015 dans une spirale de violences djihadistes apparues au Mali et au Niger quelques années auparavant et qui s’est étendue au-delà de leurs frontières.
Les violences ont causé depuis huit ans la morte de plus de 10 000 civils et militaires, selon des ONG, et le déplacement de plus de 2 millions sur le territoire national. Le pays est dirigé depuis septembre dernier par une junte militaire, avec le capitaine Ibrahim Traoré à sa tête, à la suite d’un coup d’Etat, le deuxième en huit mois.
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